top of page
Rechercher

[Dead Z Hunter] Chapitre 2 : La Solitude

Photo du rédacteur: EmoshimaEmoshima

Il était à peine sept heures du matin que j’entendis un bruit étrange provenant du fond de la cabane. J’étais allongée si confortablement sur la paille qu'il me fallait un effort considérable pour me lever. Il était beaucoup trop tôt, la fatigue commençait rapidement à faire surface. J’avais quelques cernes sur mon visage que je voyais par le reflet de la vitre de la cabane.

Rien d’étonnant, les heures de sommeils que j'avais par semaine peuvent se comptaient sur les doigts d'une seule main.

Après m’être redressé lentement, je marchais d’un pas nonchalant, mes doigts passaient devant mes yeux pour les couvrir, le temps de les réveiller.

Ils n’arrivaient toujours pas à s’habituer à la lumière du jour qui commençait à s’imposer. Je laissai tomber ma main sans contrôler sa chute. Je me forçais à m’étirer pour permettre à mon corps de réellement se réveiller. Il me fallait plus de temps de sommeil, car je sentais arriver le moment où je m'évanouirai devant des zombies.

Après avoir enfin repris toute mon attention, je me concentrai sur ce qui pouvait bien se trouver dans la cabane. S’il y avait des zombies, je ne serais déjà plus de ce monde. Hier j’étais tellement morte de fatigue que je m’étais écroulée sur le sol en pensant avoir assez prêté attention aux lieux pour être en sûreté.

Une atmosphère de vieillesse était imprégnée dans cette cabane. Cela devait être dû au marbre moisi qui constituait toute la cabane. C’était assez difficile pour moi de m’en rendre compte car l’odorat de nos jour est gravement atteint à cause de l’odeur omniprésente des zombies. On en vomissaient facilement, mais à force de le respirer en permanence, on a finit par s’y habituer.

La cabane est beaucoup trop éloigné, technologiquement parlant, de ce qu’était notre belle époque. Le temps où l'humain passait encore son temps à inventer tout un tas de trucs défiant même le domaine de l'imaginaire. Celui avant que les zombies vinrent tout détruire et nous ramener 8000 ans en arrière.

N’ayant plus les technologies avancées de notre époque, ce genre de bâtiment était omniprésent. A vrai dire, plus personne n'imaginait une seule seconde concevoir des bâtiments en bois.

La charrette était dans un état déplorable, elle était faite de bois d'une couleur cuivrée et était recouverte d'infimes entailles qui ressemblaient à des marques de coups de couteau.

Une bagarre s'était sans doute déroulé ici. Peut-être l'oeuvre d'un humain armé d’un couteau suisse voulant désespérément échapper à un zombie.

Je me penchai vers la charrette afin d’y voir ce qu’elle pouvait contenir.

J'arrivais juste à entrevoir la surface de cette dernière. Je pouvais y observer une petite couverture rouge en tissu de soie. Une légère bosse me fit croire qu'il y avait quelque chose de vivant dessous. Mais elle avait l'air trop petite pour que cela soit une personne. Je tendis la main devant moi et retira la couverture d’un geste brusque.

Je fut déstabilisée par ce qui se trouvait en dessous : un jeune garçon. Il dormait paisiblement, totalement insouciant du monde dans lequel il vivait.

Je pouvais entendre ses faibles gémissements. Sans attendre, il rabattit la couverture sur son épaule, montrant ainsi son mécontentement.

—Maman… Il est trop tôt! Je veux encore dormir! Grogna-t-il dans son sommeil.

Quel enfant difficile, à cet âge il devait déjà avoir compris que ce monde n’est plus ce qu’il était auparavant et qu’on ne pouvait plus se la couler douce, en se réveillant à n’importe quelle heure.


Ce garçon me confondait avec sa mère, cependant ses parents n’avaient pas l’air de se trouver aux alentours. Je ne les ai même pas croisé avant d’arriver ici. Aucune trace d’adultes. Étrange, pourquoi m’a t-il confondu avec sa mère ?

Il n’est pas rare d’être traumatisé par la mort d’un proche à cet âge. Toujours penser qu’ils sont là, malgré le fait qu’ils ne soient plus de ce monde. L’arrivé des zombies a gravement propagé ce phénomène même chez les adultes.

S’il n’y a aucun adulte l’accompagnant, il ne tiendra pas longtemps.


—...

—Mmmh laisse moi tranquille…


Il parlait encore dans son sommeil. Je ne pouvais pas perdre mon temps avec un gamin, je commençais donc à reprendre mon chemin pour partir.


—Hunnnn… Maman ?


Il m'interpella, du moins en pensant que j’étais sa mère, juste avant que j’ouvre la porte. Je me retournai, le vis poser ses mains sur ses yeux et les frotter pendant plusieurs secondes. Il me dévisagea un instant et regarda autour de lui.

Soudain, le petit garçon se retourna vers moi et se rendit compte que je n’étais pas la personne qu’il espérait avoir devant lui.


—Tu es qui toi ? Ou sont mes parents ? Exprima le petit garçon tout étonné.


Je ne sus pas trop quoi lui répondre sur le coup.


—Je ne sais pas où sont tes parents. Je suis juste une étrangère qui passe dans le coin.

—Menteuse ! Ils étaient là juste avant que je m’endorme.

—Je suis arrivée cette nuit vers trois heure du matin et je peux t’affirmer que personne ne s’y trouvait.

Le garçon se mit à pleurer, mais ce fut de courte durée. Rapidement, il se mit à sourire et, comme s’il avait du mal à s’exprimer, des mots sortirent subtilement de sa bouche.

—J’ai… faim ! lâcha-t-il comme si j’étais sa mère.

Il en profita par la suite pour prendre les objets qui étaient à côté de lui afin de s’amuser avec.

—Quel drôle de garçon. Murmurais-je.


Je ne voulais pas trop m’attarder avec lui, mais comme j’avais faim je me disais que je pouvais peut-être lui laisser quelque chose avant de prendre mon envol.


Après une dizaine de minutes à chercher, je mis enfin la main sur un met tout à fait convenable pour son jeune âge. Je décrochai les pommes et les fraises de leurs arbres respectifs et les mirent dans le panier que j’avais récupéré en sortant de la cabane.


De retour à la cabane, je m’aperçus que le garçon avait disparu. Je me mis à le chercher pendant plusieurs minutes mais il était introuvable. Je m’étais dit qu’il était sans doute parti en pensant que je n’allais jamais revenir comme ses parents l’avaient fait.

Mais, finalement, mes espérances furent trompeuses puisqu’il se montra de manière à ce que je sois surprise par son arrivé.


—Waaah ! cria-t-il avec surprise et souffrance.


Pensant que j'avais à faire avec un zombie, je frappa par pur réflexe la silhouette qui était derrière moi. Mon instinct de survie aiguisé ne faillit à aucun stimuli. Mais celle-ci était le petit garçon. D'habitude, j'enchaîne par la suite en profitant de mon élan, par un dernier coup, afin d'achever mes ennemis. Heureusement que je m’étais rendu compte de la situation avant de continuer. Malgré ça, ce coup était assez fort pour un enfant.


—Aïeeee ! Ça fait mal !!!

—Cela t’apprendra à faire peur aux gens que tu ne connais pas !


Après que la souffrance de mon coup s’estompa, je tendis la main au jeune garçon en lui offrant le peu de chose que j’avais trouvé pour combler sa faim.

Comme j’avais pris l’habitude de ne manger qu'à partir de l’après-midi, je lui laissa toutes les pommes et fraises que j’avais ramassé. Cette habitude m’était imposé car la nourriture se faisait rare, et tomber en panne d’énergie en pleine journée pouvait être fatale.


Toutefois, le jeune garçon, s’abstenant de tout manger, me laissa une pomme.

Le jeune garçon était à l’autre extrémité de la pièce. Je n’avais pas l’habitude de parler à des inconnus. Je devais fournir un effort surhumain pour lui parler.

Mon sens de survie commençais à refaire surface, et je ne pouvais m'empêcher de le scruter du regard. J’épiais tous les gestes qu’il faisait.

C’était un réflexe que j’ai développé à force de tomber des nues beaucoup trop souvent. Ce garçon ne m’inspirait toujours pas confiance.

Dans ce monde, les choses que l’on pensaient inoffensive peuvent vous exterminer en un instant.

Combien de fois j’ai vu des personnes trahir, tuer leurs entourages parce que la terreur et l’horreur les hantaient et les rendaient fous.

Quelque chose me donnait envie d’en apprendre plus sur ce petit garçon avant de m'en aller. Peut-être pour confirmer mes croyances de solitaire.


—Quel est ton nom ?

—Roméo Melz Eliaveliavici !

Je fus étonné par ses deux noms. D’après les livres d’histoires dans le temps, il était commun de porter deux noms.


—Roméo, comment as-tu fait pour te retrouver dans cette cabane au beau milieu de la forêt.

—Je suis arrivé ici il y a une semaine avec mes parents et ils ont décidé qu’on allait vivre dans cette cabane.


Roméo n’était pas si choqué par la disparition de ses parents. Il est peut-être encore jeune et inconscient mais s’il est livré à lui-même comme je le pensais, il ne tiendra pas une semaine. Il va se donner aux zombies.

Certes, ses parents on peut-être eu la bonne décision de séjourner ici car c’était le meilleur moyen qu’ils aient pu trouver pour se mettre à l’abri des prédateurs redoutables que sont ces créatures. Mais si ça c’était tellement bien passé, que Roméo soit toujours en vie, où avaient-ils bien pu passer ? Pourquoi n’ai je rencontré strictement personne aux alentours.

S’ils étaient mort, Roméo devait en être averti.


—Roméo, es-tu conscient que tes parents sont peut-être mort à l’heure qu’il est… ?


La réaction qu’il fît n’était pas celle auquel je m’attendai. Il se crispa un instant avant de s’accroupir sur le sol et ramena ses mains sur ses yeux indiquant qu’une lourde tristesse l’avait envahit.

Il se calma quelques instants après et m’expliqua pourquoi il était dans un tel état :

—Mes parents ne sont pas vraiment mes parents. Ce sont en réalité mon oncle et ma tante. Mes vrais parents sont morts à mes six ans.

Il s'arrêta quelques secondes, le temps de poser un regard vide sur le sol.

—Mon oncle et ma tante m’ont alors offert un foyer auprès d’eux. C’était comme une seconde famille, bien qu’eux ne me considérait pas vraiment comme leur fils. Ma tante avait toujours rêvé d’avoir un fils, mais à cause de sa maladie elle n’en était pas capable et en pleurait souvent. Cependant, ils se sont bien occupés de moi et je leur en suis reconnaissant. Je suis sûr qu’ils reviendront me chercher.


Son passé me fit comprendre pourquoi il avait un nom aussi long. L’un devait sans doute provenir de ses parents et l’autre de sa nouvelle famille. Malgré mes dires, il gardait toujours espoir en leur retour.


Il était bientôt midi, sa tante et son oncle ne s’étaient toujours pas manifestés. Deux explications logiques me vinrent à l’esprit : mort ou abandon du petit. Dans les deux cas, il ne pouvait plus compter sur eux pour survivre. D’après Roméo, ils l’ont toujours accompagné après l’apocalypse alors l’abandonner maintenant n’aurais aucun sens. Sauf si…

Mais ne rentrons pas dans les suppositions, je ne peux pas me faire ce luxe.

Mon sens de survie me poussa à quitter les lieux sans plus attendre.


—Il est temps pour moi de partir. Je ne peux rien faire d’autre pour toi. Tes parents ne vont surement pas revenir, tu devrais te préparer à vivre ta vie seul dorénavant. Je te souhaite bon courage pour la suite.


Je lui tournai le dos et pressa le pas sans perdre de temps. Je traversai la porte sans me retourner en arrière. Roméo doit avoir dépassé la dizaine, il devrait comprendre normalement qu’une simple inconnue comme moi n’avait aucune obligation de le prendre à sa charge. Encore moins avec les circonstances actuelles.

Avec le temps, j'ai appris à prendre beaucoup de précautions. Autant envers les personnes malfaisantes que celles prônant le bien.

Depuis deux ans, j’agissais seule, à plusieurs reprises j’ai eu l’occasion de rejoindre des groupes. À chaque fois, j’ai fini par refuser et favoriser la solitude car je ne voulais pas prendre de risques en donnant ma confiance aveuglément. J’ai vu beaucoup trop de personnes mourir à cause de ça.

Je n’ai pas besoin de me démener pour le bien du groupe. Seulement et uniquement pour le mien.

Ce fut une rencontre rafraîchissante dans ce monde beaucoup trop morose. Mon but étant de quitter cette planète, je ne pouvais laisser mes sentiments dicter mes actes.

Je n’entendis aucun bruits sortir de la bouche de Roméo. Était-il perturbé par ce que je venais de lui dire ? Ou simplement n’était-il pas assez mûr pour comprendre qu’il était maintenant, livré à lui-même, dans un monde des plus horrible ?

Je ne pouvais pas lire dans les pensées, je ne savais pas.

Plus j’avançais dans les profondeurs de la forêt, plus la cabane commençait à s’éloigner de moi. À ce stade, Roméo n’était plus qu’une infime part imperceptible dans mon esprit. Du moins, je le pensais.


Quelque chose d’inhabituelle venait d’attirer mon regard. Un petit bout de verre dont la forme était trop parfaite dépassait légèrement du feuillage. Après l’avoir sorti de là, je m’aperçu que c’était en réalité un Philtrax, une surface vitrée et transparente capable de conserver tout un tas de médias tel que des photos et des vidéos. Celle-ci était un petit model, puisqu’elle ne gérait que les photos. Cependant, le vitrage était en très mauvais état, plusieurs rayures sur celle-ci étaient visibles.

Je l’allumai, mais forcément, la visibilité n’était pas très claire car l’appareil était sacrément endommagé.

Le temps de chargement fut particulièrement long, trois minutes environs. Cela avait le don de me frustrer parce que je n’aimais pas perdre mon temps. De plus, la technologie étant devenue quasiment instantanée, cette machine devait être l’un des premiers modèles bas de gamme.

Une fois arrivé à l’écran d’accueil de l’appareil, la photo favoris se présenta devant moi.

Il s’agissait d’une photo de famille montrant un homme et une femme ainsi qu’un enfant qui semblait être leur fils. Je n’arrivais pas à déterminer qui était l’enfant puisqu’il avait mis ses mains devant ses yeux.

Le plus surprenant, c’est que les deux personnes l’accompagnant ne semblait pas vouloir le consoler. Ils étaient sur la photo parce qu’on les avait forcés. Ça se ressentait facilement. On aurait dit qu’ils le méprisaient, ils avaient un air de déterrés.

Soudain, j’entendis un bruit. Je me retournai et ne vis personne à l’horizon.

Je pensais que c'était sans doute mon esprit qui me jouait des tours. Après tout je n'avais mangé qu'une pomme.

Je continuai mon chemin, à la recherche d'une sortie pour quitter cette forêt qui commençait à me lasser.

Pendant que j'étais entrain de marcher, je visualisais plusieurs fois la photo car quelque chose m’intriguait. Je finis par me rendre compte que le petit garçon était en réalité Roméo. Sur les photos, il était bien plus jeune mais c'était bel et bien lui car il portait le même T-shirt. De nos jours, la mode n'existe plus. On garde pour toujours ses habits, sauf en devenant pilleurs.

Il était bien trop grand sur lui. Je pensais que c’était surement un objet précieux pour lui. Sans doute un cadeau de ses défunts parents.


Je ne savais plus quoi en penser. Roméo a dû tellement souffrir.

Cependant, je ne pouvais pas m’occuper de lui. J’avais plus important à faire que d’enquêter sur la vie d’un jeune garçon qui m’était totalement inconnu.

Je pris soin, malgré tout, d'emporter le Philtrax. Me disant qu’il me serait utile dans un futur proche.

La sortie de la forêt étant à quelque pas, je pouvais voir le champ de blé moisi séparant la forêt de la ville.

Je vis là, une occasion de me faire de nouvelles trouvailles.

31 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

[Soul Taker] Chapitre 5 : Destin funeste

J’étais assis affalé sur ma chaise, dans une position déconcertante entrain de repenser à Aria qui devait se sentir si seul au fond de sa...

[Soul-Taker] Chapitre 3 : Un combat d'endurance

Nous avons pénétré l’enceinte de la forêt à toute vitesse pour échapper à notre poursuivant. Un assassin envoyé par Celeborn pour...

Comments


Avatar_Emoshima_WATTPADU.jpg

© 2018 by My Otaku Tales.

Proudly created with Wix.com

My Otaku Tales est un site vous proposant divers divertissements liés à l'univers otaku comme des romans, ou encore de cours récit. Des illustrations graphiques viendront accompagner c'est dernier....

bottom of page