Me voilà à Jikway. Une ville se situant au nord ouest du Texas. Même après cinq ans que notre monde a basculé, j’étais abasourdie par une telle transformation. Jikway était, comme toutes les autres villes, dans un état déplorable. Les bâtiments étant en ruine, vouloir fouiller pourrait très facilement vous coûter la vie, et le gains n’en vaudrait même pas la peine.
La nature ayant repris ses droits, il n’est pas rare de croiser, en masse, des animaux ou de la verdure en pleine ville.
Je pus entrer facilement dans la ville. Dans notre époque de gloire, il m’aurait été quasiment impossible car le gouvernement contrôlait toute entrée et sortie de n’importe quelle ville avec des barrières de lasers afin d’en dissuader les brigands. Sans passe impossible de rentrer. Du moins, ça c’était avant.
Le panneau d’affichage ne marchait même plus. Plus aucun message de bienvenu n’était alors donné aux nouveaux arrivants. À la place, un message avait été écrit avec le sang pourrie des zombies : “Vous allez tous mourir!”
—C’est eux qui vont tous mourir plutôt.
A peine j’enjambais le pas dans la ville que les ennuies commençaient à me tomber dessus.
—Arrête-toi là. Si tu avances d’un seul pas, t’es morte. Insista avec violence un homme armé de la tête au pied.
Je savais pertinemment que discuter avec ce genre de personne ne servait strictement à rien… sauf à s’attirer encore plus de problèmes.
—Donnes nous tout ce que t’as et passe ton chemin tranquillement sans poser de questions.
J’étais habituée à ce genre de situation.
Les ressources se faisant de plus en plus rare, le pillage devint la nouvelle manière de faire connaissance avec l’inconnu. Pour eux les nouvelles têtes sont des trésors ambulants. C’est pourquoi ils n’ont aucune gêne à piller de pauvres gens, ils ne les voient même pas comme des êtres humains.
Je déposa tout ce que j’avais sur moi. Pas d’armes à feu, pas de munitions car je ne me combattait pas avec cela. Seulement une dague et quelques grenades. Je n’avais pas grand chose, ce qui désespéra les brigands.
Les interfaces électroniques et autres bijoux de technologies ne servait plus à rien aujourd’hui. Je n’avais donc plus besoin de me déplacer avec toutes ces choses qui nous pesaient dans notre ancien quotidien. Cela me permettait d’être plus fluide dans mes mouvements et de me déplacer plus facilement surtout.
L’une des personnes armées déposa son arme et ouvrit un sac afin que j’y dépose mes affaires tandis que l’autre continua à pointer son arme sur ma tempe.
C’était le moment idéal pour agir.
En effet, durant mes trois dernière années en tant que survivante apocalyptique, j’ai appris que pour sortir d’une situation désespéré, il fallait surprendre ses agresseurs et les attaquer là où ils s’y attendent le moins.
À en juger sa posture, le misérable ne savait pas à qui il avait affaire. Cela me fit savoir aisément qu’il n’était pas habilité à porter ce genre d’arme. Il n’a certainement suivi aucun entraînement. Il s’en servait strictement à titre dissuasif car, sûrement, le corps à corps pour lui ne rentrait pas dans ses cordes.
Cette situation était bien plus facile à en échapper que je le pensais au départ. Ils se servaient uniquement de leurs armes pour dissuader et non pour se défendre et encore moins tuer. Ça se voyait qu’ils n’avaient aucune concentration, pour eux c’est la routine de faire peur avec leurs armes à tous les passants.
D’une rapidité incroyable pour eux, je tendis ma main et dégagea mon bras de celui qui me prenait pour cible. Un coup de feu retentit dû à son manque de réflexe. Je m’accroupis et le fis tomber à la renverse avec un coup de pied. J’étais tellement rapides que son compère n’arrivait pas à me viser avec son arme. Malheureusement pour eux, j’étais une guerrière habile.
Je pris l’homme à terre et me servis de lui comme bouclier. Troué par les dizaines de balles qui avaient pénétrées les entrailles de son corps, il mourra sur le coup. Ils n’ont aucune compassion entre eux. C’est pour ça que je n’avais aucune envies de survivre en meute.
Comme il avait tiré comme un bourrin sur son compère, il n’avait plus de balle. Il tenta de s’enfuir mais je le rattrapa sans peine. Je pouvais entendre ses supplices remplis de désespoirs : “Je t’en prie, laisse moi vivre! Je ne te ferais pas de mal et tu ne me reverras plus jamais!”
Ce n’était que mensonge, ces paroles ne pouvaient m’atteindre.
Je l’acheva avec ma dague que je venais tout juste de dégager de son étui. Une personne faible mentalement, qui ne saurait s’affirmer et prendre des risques n’aurait pas agi comme je l’ai fait.
Tout comme la lame de ma dague, des traces de sang avaient giclé sur mon visage. Jamais je n’aurais pu imaginer être capable d’une telle atrocité.
Si j’étais devenue aussi violente, ce n’était pas par plaisir mais par pur survie. Le monde était devenu tellement imprévisible. Il fallait donc agir rapidement, l’hésitation pouvait être fatale. Le risque était bien trop grand, si je le laissais s’échapper, il aurait pu prévenir tous ses acolytes.
Je n’avais rien à craindre du bruit qu’avait causé les armes à feu car il était devenu courant d’utiliser ses armes pour abattre des zombies. Bien que je trouve cela débile car ils sont attirés, avant tout, par le bruit.
L’homme est tellement peureux qu’il préfère les tuer en attirant tous les autres avec son arme. Alors qu’il pourrait le faire silencieusement avec un simple couteau.
Je cacha les corps dans une petite maison abandonnée à l’abri du regard et ferma la grille qui avait été construite à l’entrée de la ville pour empêcher les zombies d’entrer.
Comme il était ouvert, je su que ces crapules piégeaient les voyageurs en leur faisant croire qu’il n’y avait personne en ville. Ils pouvaient ainsi les dépouiller facilement dès lors qu’ils y entrent insouciants, comme ils ont tenté de me le faire. Cependant, je ne comprenais pas pourquoi ils ne m’avaient pas tiré dessus dès mes premiers pas dans la ville. Ils avaient clairement l’avantage. Cela me montrait à quel point mes chances de survies pouvaient être ridiculement faible. A moi de faire plus d’effort pour réduire les risques.
En traversant la ville, je m’aperçus qu’elle était beaucoup trop grande pour accueillir de simples malfaiteurs. Certaines ruelles avaient été condamnées pour empêcher toute intrusion extérieure. Ils se servaient de vaisseaux en ruine pour condamner les ruelles. Souhaitant quitter la Terre en construisant mon propre vaisseau, je me mis à chercher du matériel exploitable parmi les débris des vaisseaux, mais cela en vain. Plus rien ne fonctionnait, aucune pièce n'était exploitable…
Je pouvais entendre les bruits incessants des zombies se trouvant juste a l'extérieur du vaisseau. J'essayais alors de ne pas faire trop de bruit afin d'éviter de me les attirer sur moi.
Je me faufilais de maisons en maisons afin d'éviter que l'on s'aperçoive qu'une intruse était en train de roder dans la ville.
Après plusieurs maisons, j'arrivais devant un public du nom d’“Apubalypse”.
—Un mélange de 'pub’ et 'apocalypse’... Quel drôle de nom. Murmurais-je.
Le panneau semblait dater de notre époque de gloire. J’était sûr que le créateur de ce bar n'avait sans doute jamais imaginé que le nom de son pub prendrait réellement sens un jour.
Je longeais la façade se situant derrière Apubalypse qui entourait la ville. Mais je m’arrêta bien vite après avoir entendu du bruit provenant de l’intérieur du pub.
—Hahaha! Alors Marco comment tu te sens maintenant qu’on n’a plus personne dans ses pattes ?
—Je suis libre… disait, sans vie, l’homme dénommé “Marco”.
Je pouvais les voir par la fenêtre, Marco était tout rouge tellement il a dû boire de l’alcool. Il avait une veste noire et n’arrêtait pas de s’enivrer avec sa bouteille de Jinx. Je ne pouvais l’entendre clairement car il ne faisait que parler dans sa barbe. Cependant, ça se voyait qu’il n'était pas heureux.
Il était de dos et sa capuche m’empêchais de voir son visage. Son interlocuteur était en train de s’étouffer dans son rire et son alcool. Quelle ambiance entre ces deux….
Je me baissa, après avoir vu une personne entrer dans le pub, afin de ne pas me faire repérer.
Une fois hors danger, je jeta un coup d’œil une nouvelle fois pour voir comment était la population, du moins la nouvelle population, de Jikway.
Mais celui qui venait tout juste d’entrer était essoufflé.
—Raze ! On a retrouvé les corps de Willis et Thomas ! criait l’homme du peu de souffle qui lui restait.
—Qui peut-être aussi taré pour s’attaquer à nous sur notre territoire ?! cria l’homme dénommé Raze.
Je fus surprise de la rapidité qu’ils aient eu à s’en rendre compte. Les moyens de communications étaient très restreints voire inexistants de nos jours. Ses hommes devaient tourner très souvent du coup. Cela me fit comprendre que malgré leurs expériences, leurs désir de vivre pouvait me coûter la vie si je ne faisais pas attention au moindre fait et geste dans cette ville. Je ne pouvais plus me permettre de me faufiler tranquillement comme je le faisait.
—On l’a surpris à roder devant le logement qui était assigné à Marco. Ce n’est qu’un gamin, on finira par le retrouver.
“Ouf, ce n’est pas moi qu’ils ont repéré…” me disais-je. Cependant, je perdis vite mon enthousiasme car en y réfléchissant, il ne pouvait y avoir qu’une seule personne qui aurait pu être confondu avec moi. Le mot “gamin” me fit tout de suite comprendre qui c’était et soudainement je ressenti un frisson.
Le visage du chef de la bande ne montrait plus aucun signe de joie. Celle-ci n’était rempli que de rage. Ses sourcils se froncèrent devant Marco qu’il regardait dangereusement :
—Je croyais que tu avais mit fin à sa misérable vie ? Tu sais que c’était l’unique et seul accord pour que tu sois l’un des nôtres ?!
—J’en était sûr qu’il n’était plus en vie Raze ! exprima Marco de manière confuse.
—Tu as intérêt à finir ce que tu as commencé sinon nous devrons annuler notre pacte et ça risque de mal finir pour toi.
Marco devait tuer Roméo… Mais qui pouvait-il bien être pour lui ? Lorsque la réponse me vit subitement en pleine face, je ne voulais pas y croire. Marco n’était autre que l’oncle de Roméo. Pourquoi devait-il le tuer ? Et surtout, comment pouvait-il accepter ça ?
Sur ordre de leur chef, les hommes se mobilisèrent afin de retrouver le petit garçon. Je pris mon envol au plus vite pour ne pas m’attirer de problème. Je me faufila de maisons en maisons comme à l’entrée mais de manière prudente comme jamais je l’avais été auparavant.
J’étais presque arrivé à la sortie, et ce que je vis fut surprenant. De nouveaux gardes encore plus armé gardaient l’entrée. Cela ne me faisait pas peur pour autant car ce ne sont que des leurres.
—C’est maintenant ou jamais. me disais-je afin d’avoir la force d’avancer.
Cependant, je n’était plus sûr de moi. Je commençais peu à peu à me remettre en question. Les remords faisaient surface et je ne pouvais plus les contenir. Je me rappela d’une expérience similaire à celle de Roméo que j’ai vécu.
C’était juste après mon premier contact avec les zombies. Je me sentais fautive de l’avoir laissée toute seule.
Rempli de remords et surtout de peurs, j’étais abasourdie et incapable de penser raisonnablement. Je décida de trouver refuge chez mes parents en attendant leurs retour et suppliant le ciel qu’ils n’avaient pas connu le même drame qu’Iris.
J’avais attendu toute la nuit et aucune nouvelle de mes parents. J’en conclu que plus jamais je ne les verrais et des larmes ne pouvaient s’arrêter de couler de mes yeux. Cependant la raison pour laquelle je ne les reverrai plus jamais n’était pas celle que je pensais à cet instant là.
En allant dans ma chambre pour me morfondre sur mon lit, je n’avais même pas remarqué que l'électricité avait été coupé. Tellement j’était dans le choc, je restais dans le noir complet, mais quelque chose dans ma chambre brillait grâce à la faible lumière que dégageait la Lune. C’étaient quelques appareils technologiques qui fonctionnaient encore avec leurs batteries internes. Parmi ceux là, je retrouva un Olographe. Cette machine permettait aux personnes de converser à distance tout en ayant une représentation en holographique en temps réelle de celle-ci.
Voyant qu’il n’était pas de couleur noir, j’en déduis qu’il était rouge et bleu car il ne pouvait y avoir qu’un autre Olographe à part le mien dans la maison, celui de mes parents.
—Je me demande bien pourquoi ils l’ont laissé dans ma chambre…
Je l’alluma afin d’en savoir plus. Le logo d’IndusCorp, l’entreprise ayant fabriqué cette machine, apparu et l’Olographe m’indiqua qu’il ne restait plus que 14% de batterie. Je devais faire vite afin d’en tirer un maximum d’informations avant qu’il ne s’éteigne.
Il n’y avait aucun message reçu, tout l’historique était effacé. Par contre, il y avait un message envoyé et celui-ci était adressé à moi.
—Mon Olographe est resté dans le vaisseau avec Iris…
En appuyant sur le message, un hologramme apparu aussitôt. C'était celle de ma mère.
—Flora, si tu écoutes ce message, c'est que nous sommes déjà bien loin de la Terre. Grâce aux contacts de ton père, nous avions pu savoir la menace bien avant tout le monde. Nous ne pouvions en parler à qui que ce soit. C'était un secret gouvernemental de la plus haute importance.
Comme tu dois le deviner, la Terre est en quarantaine depuis la semaine dernière. Une épidémie fortement contagieuses nous est apparu et pour éviter de contaminer tout notre système solaire, il est impossible de quitter cette planète et d'y entrer aussi.
Beaucoup de vaisseaux ayant essayé de sortir avaient disparu sans ne laisser aucune trace. Le gouvernement, malgré la forte pression de la population de comprendre la situation, préféra ne rien divulguer. Laissant le peuple livré à lui-même. Mais j’imagine que je ne t’apprends rien de nouveaux.
Les autorités de l'Alliance planétaire ont alors décidées que certaines personnes hautement placées avait alors le droit de quitter la Terre saine et sauve.
Mais… nous avons eu seulement deux tickets pour Vénus.
Si nous avions eu la possibilité, nous t’aurions emmené avec nous.
Nous t’avons laissé un petit flacon qui te permettra de ne plus souffrir.
Sache que nous t'aimerons toujours, adieu notre très chère fille.
—Si vous croyez que je vais me suicider…
Après avoir vu et entendu ce message, une rage incommensurable m'envahit. J'étais aussi profondément attristé qu'ils ne m'avaient même pas mis au courant de tout cela, moi leurs “très chère” fille. Jamais je ne les auraient cru capable d'une telle chose.
—C’est dans les moments difficiles que l'être humain montre ce qu'il est vraiment. Me disais-je en regardant l'Olographe que j'avais réduit en mille morceaux et qui nageait dans le poison contenu dans le flacon que j’ai jeté aussi. C'était un proverbe que mon père me répétait souvent.
Heureusement que mon frère Max avait quitté la maison il y a 10 ans de cela déjà. Il n'aurait pas supporté cela. Mais lui aussi je l'en voulais car il n'avait donné aucun signe de vie depuis. Je me demandais souvent ce qu'il a pu devenir dans ce nouveau monde. Mort ou vivant, je redoutais le pire mais quelque chose en moi me disait que je n'aurais jamais la réponse.
Ceci étant dit, j'appris a vivre seule et je n'en était pas si malheureuse que ça. Du moins je le pensais… me revoir à travers Roméo me fit revivre cette souffrance de se sentir abandonner par ceux que l'on aime.
Roméo ne méritait pas ça…
Il est vrai que je l’ai facilement abandonné, mais jamais je n’aurais abandonné un membre de ma famille, et ça je ne peux l’accepter.
Sans réfléchir à ce qu'il pouvait m'arriver, je fis demi tour pour retrouver Roméo. Je ne pouvais plus quitter la ville en fermant les yeux sur ce petit garçon.
Me disant qu’ils ne le tuerait pas car ils veulent que ce soit Marco qui le fasse, je trouvais plus judicieux d’aller directement voir cette personne pour mettre les choses au clair.
Je me souvenait que les hommes armées avaient indiqués que la maison où j’ai caché les corps était celle de Marco. Je m’y faufila en espérant qu’il vienne sans que je me fasse repérer par un autre homme.
J’attendais pendant une dizaine de minutes avant que ma patience n’arrivait à ses limites. Commençant à prendre le chemin pour le chercher ailleurs, la porte s’ouvrit. Je me cacha juste derrière celle-ci.
Bouteille de Jinx à la main, je su que c’était celui que je cherchais.
Je m’approcha discrètement de Marco et l’attrapa avec ma main que je mis au niveau de sa bouche puis le menaça avec ma dague pointant son cou. Je lui fis comprendre que je n’hésiterais pas à l’égorger vif s’il venait à parler.
—Va t’asseoir sur ton lit et ne fais aucun bruit.
Il se mit à trembler et tenta de s’enfuir mais je lui fis sentir mon couteau sur sa gorge, ce qui le calma de suite.
—Alors, on va être clair entre nous. Tu refais un coup comme ça et la dague, cette fois-ci rentre dans ta gorge. Vu ton gabarit tu n’as aucune chance contre moi. Et je n’ai pas tout mon temps, alors va t’asseoir.
Apeuré, il se dirigea vers son lit.
Depuis son arrivé, il n'arrêtait pas d’avoir le hoquet. Sans doute parce qu’il avait trop bu… je me demandais si je pouvais bien en tirer quoi que ce soit de lui.
—C’est donc vous qui a éliminé les gardes… qu’êtes-vous venu faire à Jikway et pourquoi prenez vous autant de risques ?
—C’est moi qui pose les questions. Et avant toute chose, je veux savoir ce qui vous a poussé à agir de la sorte.
Il se mit à lever ses sourcils. Ça se voyait qu’il ne comprenait pas où je voulais en venir. Je lui ai donc montré le Philtrax avec la photo favorites.
—Kristina, Roméo…
—Maintenant que tu as compris, tu vas m’expliquer ce qui c’est passé dans ta tête.
—…
Il se mit à fixer d’un regard sombre la photo.
Un silence commençait à peser et avant que je l’interpelle il se mit à tout raconter.
***
Avant que le chaos s’installa dans notre monde, Marco et son épouse Kristina habitaient paisiblement à Aurora dans le Colorado.
Kristina avait une sœur mais leur relation s’étant dégradé, elles ne s’entendaient plus et perdirent contact.
Trois semaines avant le début de l’apocalypse, la sœur de Kristina ainsi que son mari moururent après un accident alors qu’ils étaient en voyage d’affaire à Dallas au Texas.
La police et les médecins ne leur ont jamais expliqués comment ils sont mort, ni même qu'elle a était la cause de l'accident.
Ceci étant dit, les forces de l'ordre ont insisté pour que Marco et Kristina adoptent Roméo qui était bien trop jeune pour savoir que ses parents n'étaient plus de ce monde.
Marco et Kristina n'avaient pas le choix, bien qu'ils étaient réticent à l'idée d'adoption. Ils ont toujours rêvé d'avoir des enfants, mais Kristina ayant une maladie rendant stérile, ce rêve n'avait aucune chance de devenir réalité. Marco ne voulait vraiment pas s'occuper de Roméo. Lui et Kristina se disputaient souvent sur ce sujet. Le petit Roméo quand a lui ne comprenait rien et sentant la colère monter, pleurait souvent.
Avec le temps, les deux adultes finirent par accepter Roméo, qui leur donnait tout son amour.
Les zombies sont arrivés et leurs dispute prirent fin pour de bons. Ils devaient se concentrer sur comment survivre face à ces monstres.
Comme la majorité des personnes qui peuplaient encore la Terre, ils étaient à la recherche d’un abri. Ils se déplacèrent de villes en villes et de fil en aiguille, ils rencontrèrent des groupes de survivants. La plupart d’entre eux étaient mal expérimentés, pensant que tous les humains qu’ils rencontreraient les aiderait dans leurs quête de survie.Marco tenta de les faire voir la réalité de ce monde mais sans vain. Ils avaient surtout peur d’admettre l’inverse. Ils se croyaient encore dans l’ancien monde prospère et agréable.
Ce qui arriva ensuite fût inévitable. D’autres groupes les attaquèrent sans aucun scrupule. Marco et sa famille furent obligé de prendre la fuite.
Ils étaient dans une boucle sans fin, entre vivre seuls et à plusieurs. Aucunes des deux situations ne leur apportait la sûreté.
Marco n’arrêtait pas de prévenir Kristina que des groupes trop naïfs ne seraient qu’une gêne, et que cela serait même suicidaire. Mais elle persistait car elle avait encore espoir en l’humanité, que si elle se rassemble, aucun obstacles ne pourrait la détruire.
Les années passèrent et toujours aucune aide perçu des planètes du système solaire.
Ils n'en pouvaient plus de vivre ainsi.
Durant leur périple, ils ont cherché un endroit convenable pour y vivre. Dans une forêt se situant aux alentours de Jikway, ils tombèrent sur une cabane délabrée. Marco décida alors de rester dans cette cabane définitivement et Kristina et Roméo acceptèrent.
En réalité, Marco avait un tout autre plan dans la tête.
Un peu avant leur installation, Marco avait rencontré un homme qui fut entièrement dépouillé. Celui-ci lui prévenu qu'un groupe de pilleurs s'étaient installés à Jikway, la ville qui se trouvait sur leur passage. Il ajouta qu'il ne fallait surtout pas y aller car dit-il :
—La chance m'a sourit, j'ai pu en sortir vivant! Mais ces pilleurs tuent tout ce qui bouge, même si vous leurs donnez tout ce que vous avez, ils vous tueront.
Marco dissimula à Kristina et Roméo la vraie raison pour laquelle ils se sont installés dans cette cabane.
Pendant qu'ils exploraient les environs afin de trouver de quoi se nourrir, Marco parti négocier avec Raze afin de faire entrer sa famille dans le groupe de mercenaire. Il faillit y laisser sa peau.
Il réussi l’impossible. Il eut une entrevue avec le chef des brigands.
—J’ai cru comprendre que c’est vous qui dirigiez cette ville.
—Depuis cinq ans déjà, en effet. Comme tu le vois, nous sommes bien armés. Si tu tentes quoi que ce soit, tu seras immédiatement abattu. Rare sont les personnes qui peuvent obtenir une entrevue avec moi.
Raze, s'arrêta et lâcha un sourire en regardant par la fenêtre.
—Surement parce que personne n’a l’idée de me le demander. rajouta-t-il
Marco commençait à sentir la peur venir en lui. Il n’osait rien rajouter à ce moment, laissant Raze continuer.
—Malgré la menace que nous représentons, tu oses et c’est parfaitement ce que je désire dans notre meute. Je t’accorde l’entrevue. Que me veux-tu ?
Marco, par les dernière paroles de Raze se sentait rassuré.
—J’ai une requête à vous faire. J’aimerais que ma famille et moi puissions devenir membre de votre groupe et habiter à Jikway.
Les hommes de Raze se mirent tous à rire. Pour eux, il n’était qu’un misérable voyageur. Marco ne fit pas attention à ces derniers et regardait Raze d’un air sérieux, dégageant une réelle détermination.
—Qu’est-ce que j’ai à gagner en vous acceptant parmi nous ? disait Raze d’un air très sérieux et pesant.
Marco n’avait rien de concret à lui apporter. Sa force laissait à désirer mais sa ténacité était remarquable. Il se disait qu’il devait lui prouver sa valeur.
—Vous pouvez compter sur ma loyauté infaillible et celle de toute ma famille.
—Je veux des preuves. Je n’accepte pas aussi facilement tu sais.
—Dites moi comment.
—Vous êtes combien déjà dans votre famille ?
—Nous sommes trois, ma femme et le fils de ma belle sœur.
—Parfait.
Marco ne comprenait pas pourquoi cela convenait à Raze.
—Tues ton neveux.
—Quoi ?!
—Attends, tu croyais parler à qui là ? C’est pas le monde des bisounours tu sais. Nous sommes des brigands qui veulent survivre. On en a rien à faire de ta famille, on veut devenir plus fort et il nous faut des hommes et des femmes prêt à tout pour la survie du groupe.
Marco n’en revenait pas… Sa vision de la survie s’était retourné contre lui. C’est là qu’il comprit l’erreur qu’il a faite en entrant chez ses brigands. D’un coté cela l’arrangeait de ne plus avoir Roméo autour de lui mais il ne voulait pas faire souffrir sa femme qui elle aimait Roméo de tout son cœur.
Et il ne pouvait pas se résoudre à tuer un enfant.
Mais il ne pouvait plus revenir en arrière. Soit il acceptait, soit il périssait.
—Nous avons déjà localisé votre refuge. Selon ton choix, mes hommes iront ou pas. Alors Marco ?
Raze montrait son vrai visage, rempli de froideur et de monstruosité.
Marco ne pouvait plus cacher sa peur et sa pensée lui échappait.
—Marco ?
—Oui, oui je vais le faire. Vos hommes n’ont pas besoin de bouger.
Marco ne le savais pas, mais les hommes de Raze n’ont jamais réussi à identifier la cabane. Ils n’avaient aucun moyen pour, ce n’était que du bluff. Marco l’apprendra à ses dépends bien après.
Il prit le chemin pour rejoindre sa famille dans la cabane. Pensif, il ne voulait pas arriver à destination. Il se répétait sans cesse que c'était un gage de sûreté pour lui et sa femme. Qu'ils auraient enfin trouvé l'endroit sûr où se poser le temps de prendre un repos après toutes ces années de cavale.
Il ne tenait pas Roméo dans son cœur.
Marco n'avais qu'une seule journée pour accomplir sa tâche. Passé ce délai, Raze lui menaçait d'attaquer lui et sa famille.
Arrivé à la cabane, durant la nuit, Marco n'arrivait plus à dormir. Les menaces de Raze l'harcelait et il ne pouvait plus faire marche arrière.
Il vérifia que Kristina dormait profondément. Comme ce fut le cas, il prit son couteau suisse et se leva machinalement vers la charrette qui servait de lit pour Roméo. Il n'arrêtait pas de trembler et la sueur de son front n’arrêtait pas de couler. Il savait combien cela était mal et une part d’humanité en lui le remettait en question sans cesse.
Il arrive au pied de la charrette et leva sa main en tenant fermement son couteau. Avant de passer à l’action, des larmes coulait à flot sur son visage. Il voyait la tristesse de Kristina si elle apprenait la mort de Roméo. Et il savais que s’il le tuait, les remords serait bien trop grands.
Perdu et attristé, il se mit à attarder avec force la charrette. Défoulant toute ses peurs et angoisse, il se mit a crier et pleurer comme jamais il ne l'a fait.
“Si Roméo n'était jamais entré dans notre famille…” se répétait-il a lui même. Pourtant, il devait admettre que le chagrin que Kristina avait envers le fait qu'elle ne pouvait avoir d'enfant fut apaisé grâce a lui.
Avec le bruit que fit Marco, Kristina se réveilla. Ayant vu celui-ci taillader la charrette, elle commença à s'inquiéter. Quand il su qu'elle était réveillée, Marco cacha son couteau derrière le dos. Elle s'approcha de lui et l'enlaça.
Elle a remarqué des comportements bizarre ces derniers temps chez Marco, mais elle ne savait pas qu'il les avait vendus au diable.
Marco était déboussolé, il ne savait plus quoi faire. Devait-il lui dire la vérité ? Il savait qu'elle n'accepterait en rien de ce que Marco a conclu avec Raze
Pris par le temps, il l’assomma en lui donnant un coup de poing au ventre.
—Pardonne-moi Kristina, c'est pour ton bien que je fais tout ça…
Il la pris dans ses bras et sorti de la cabane, laissant Roméo seul.
Finalement, il ne pouvait pas le tuer.
Il écorcha sa main quand il s’aperçu qu’un Philtrax où avait été enregistré des photos de Roméo était dans la poche de Kristina. Il le jeta dans la forêt afin qu’elle n’ait plus aucun support pour penser à Roméo.
Marco arriva devant Raze et lui jeta à ses pieds son couteau tâché de son propre sang.
—Ooh! À ce qu je vois tu l'as vraiment fait. Tu sais j'avais un doute. Je me disais que peut-être au fond tu étais un être humain ? Mais en fait tu es comme nous. Retrouves ta famille, Sans-cœur.
—Nous n'aurons plus à fuir le danger Kristina. Chuchota Marco au corps endormi de sa femme.
Marco se sentit soulagé que Raze ne lui ai demandé de montrer le corps de Roméo comme preuve.
Il avait enfin réussi ce pour quoi il est allé aussi loin avec le diable.
Cependant, il avait un poids sur son cœur. Abandonner le petit ne le laissait pas si indifférent qu'il aurait cru.
Mais les choses allaient devenir encore plus triste pour Marco.
—Je suis peut-être parti un peu trop vite. En fait, il y a quelque chose que nous devons vérifier.
—Comment ça ? J’ai fait ce qui était convenu Raze !
—C’est vrai. Tu es accepté je n’ai rien à redire dessus. Mais ta femme… Comment la faire confiance ? C’est la première fois que nous la voyons. Elle doit faire ses preuves et puisqu’il n’y a plus de neveu à sacrifier, il faudra procéder autrement.
Marco ne voulait rien rétorquer car il savait qu’il n’était pas en position de force. Il savait que s’il ouvrait la bouche pour contester ce qu’a dit Raze, sa femme serait morte sans même avoir essayé le test.
Ils les conduisirent dans une petite ruelle située en centre ville. Ils ne savaient pas encore exactement ce qu’ils faisaient ici, mais Marco avait bien compris qu’il leur était impossible de fuir s’il le fallait.
“Pourquoi nous ont-ils emmené ici ?” Pensait Marco.
Ils s'arrêtèrent, Marco déposa sa femme au sol et interpella Raze pour savoir ce qu’il se tramait. Il voulait savoir en quoi consistait l’épreuve que devait faire Kristina.
—Raze, quelle épreuve réserve tu à ma femme ?!
Sur le coup, Marco ne maîtrise pas son ton. Les autres membres l’accompagnant n’acceptèrent pas un tel agissement devant leur chef. Raze les calma sur le champ et garda son calme.
—Willis. Thomas. C’est bon, ce n’est rien. Il est juste inquiet, ça se comprend.
Il se retourna et regardait Marco avec un regard esquissant une once de sympathie.
—Tu n’as plus rien à craindre Marco, tu es l’un des nôtres et bientôt ta femme aussi. Tout ce que je souhaite c’est assurer la sécurité de notre famille en étant sur que tout nouvel arrivant soit digne de confiance. J’espère que tu le comprends Marco ?
—Oui… oui bien sûr… j’espère que nous vous serions utile…
—Ne t’inquiète pas pour ça, tout ce que tu auras à faire est d’admirer le spectacle…
Le mot spectacle donna des sueurs froides à Marco.
—Comme je suis sympas, je te laisse un pistolet. Tu en auras sans doute besoin.
—Qu’est-ce qui te prends Thomas ?! Réprimanda Willis qui trouvait ridicule l’action de Thomas.
—Willis, on a rien à craindre comme l’a dit Raze. Il est l’un des nôtres maintenant. Disait-il avec un sourire rempli de monstruosité.
Le pistolet de Thomas arriva à ses pieds. Marco était vraiment inquiet de ce qu’il allait se passer. Son monde s’écroulait de secondes en secondes, tandis que Kristina, elle, émergeait de son inconscience.
—Qu’est-ce que… Qu’est-ce que ça veut dire Raze… ?
—En un sens, Thomas te facilites la tâche pour faire ce que tu as à faire et t’épargner ce qui pourrait se produire si tu ne le fais pas. Répondit froidement Raze.
Marco était totalement perdu. Devait-il la tuer ? Se tuer ?
—C’est ta dernière chance, après il sera trop tard Marco.
Il ne pouvait pas tirer sur celle qu’il a toujours aimé, celle pour qui il a pris autant de risques. Elle était sa raison de vivre, tout ce qui lui restait au monde.
***
—J’aurais dû le faire, j’aurais dû la tuer… Répétait Marco sans cesse en se cachant les yeux avec ses mains.
Marco ne voulait rien rajouter sur ce en quoi consistait l’épreuve. Je préférais ne rien lui demander car son état n’était vraiment pas stable.
Tout ce qu’il ajouta c’est ce que Raze lui a dit à la toute fin : “Félicitation! Tu es enfin et officiellement l’un des nôtres maintenant.”
Marco était en larme, il était encore plus apeuré. Me raconter toute son histoire a dû le réveiller en lui faisant comprendre qu’il était pris au cou par des êtres ignobles. J’étais prête avant d’écouter son histoire à le tuer… mais en le voyant dans cet état, et en sachant la raison, je ne pouvais plus. Il voulait simplement protéger sa femme à tout prix.
Cela dit, ce qu’il a fait à Roméo restait impardonnable à mes yeux.
—Je comprends mieux, mais n’allons pas plus loin. J’en sais assez, maintenant il faut aller aider Roméo avant qu’il ne soit trop tard. Je peux compter sur toi ?
Je n’avais pas prévu de l’engager autant dans le sauvetage de Roméo, mais sur le coup quelque chose me dit qu’il pouvait m’être d’une grande aide..
—J’accepte. Il est tout ce qui reste de Kristina et je n’ai plus rien à perdre maintenant.
Nous sortîmes de la maison de Marco après avoir vérifié que personne n’était aux alentours. Il avait avec lui un gros sac.
Je lui demandais la raison pour laquelle il était sorti avec, il me répondis avec assurance : “Ce sera pour les tenir tête.”
Je voulais bien en savoir d’avantage mais une question cruciale me préoccupait l’esprit : Où pouvait bien se trouver Roméo ?
—Aurais-tu une idée d’où Roméo aurait pu se cacher dans cette ville ?
—Tout ce que je sais c’est que généralement quand Roméo est perdu, il va dans un endroit le plus surélevé possible qui peut se voire à des kilomètres. Du coup, il doit très certainement se trouver à la tour des cinq sommets.
—Espérons qu’on ne vas pas se retrouver dans la gueule du loup.
Marco eut un regard rempli de souvenirs lorsqu'il regardait la Tour des Cinq Sommets. Celle-ci était une tour emblématique de la ville de Jikway. Je l'avais remarqué dès mon entrée en ville mais j'étais trop préoccupé pour ne pas me faire repérer que je ne l'avais même pas remarqué. Elle était en plus l'une des architectures encore debout dans cette ville.
Elle fut construite par un Businessman Milliardaire dont l'identité est encore inconnue aujourd'hui. Elle est divisée en cinq sous tours qui sont reliées entre elles par des passerelles.
C’était un lieu très visité parce que l’on pouvait y entrer et admirer son architecture des plus complexes.
—Très bien. Rendons nous là-bas et trouvons Roméo.
—Si tu veux pouvoir te défendre dans cette ville tu vas devoir avoir plus qu’une simple dague.
Qu’est-ce qu’elle a ma dague ? Elle est parfaite. Pensais-je.
Remarque, il n’avait pas tort. Il arrivera un moment où me battre avec cette dague me sera fatal. Et ce moment est arrivé.
Même avec Marco en tant que guide, un sniper pouvait se cacher dans les environs.
Je ne pense pas que tous les hommes de Raze soient aussi faible que ceux de l’entrée.
Marco sorti de son sac, plusieurs armes de tout genre.
—Quel arsenal… lui disais-je étant totalement abasourdie.
—Raze m’en a fait cadeau pour combler la perte de ma femme et marquer mon entrée dans le groupe.
Ces armes allaient nous permettre de sauver Roméo. Je n’appréciais pas trop les armes à feux mais j’ai quand même appris à m’en servir. Je suis beaucoup plus à l’aise au corps à corps.
N’ayant pas assez de connaissance pour savoir laquelle aurait était la mieux adapté à notre situation, je pris celle qui me semblait la plus facile à porter.
Nous étions enfin en route pour la tour des 5 sommets. Le chemin était vraiment long. Elle se situait en centre ville. A mi-chemin, je me rendis compte qu’il restait à parcourir 5 kilomètres encore. Je sentais la respiration rempli de fatigue de Marco. Il n’avait plus l’habitude.
J’étais très prudente, beaucoup plus qu’a l’entrée. Mon cœur battait à vive allure.
Etant dans une zone très dangereuse, j’étais prête à devoir me confronter à une embuscade. La présence de Marco pouvait m’être fatale car il n’est vraiment pas en forme physiquement. J’avais des doutes quant à sa force mentale. Me disant qu’il pourrait perdre tout moyen à la moindre parole de Raze s’il nous tenait. Je n'arrêtais pas de jeter un œil sur lui, m’inquiétant en permanence qu’il fasse une erreur.
Je remarqua qu’il avait une démarche de plus en plus hésitante et lente.
—Marco, tu pourrais accélérer ? Nous devons nous dépêcher d’atteindre la tour. Roméo a besoin de nous.
—Excuse-moi ! s’excusait-il avec un petit sourire.
Nous ne pouvions nous permettre de perdre autant de temps, déjà que j’étais fortement ralenti avec mon sens de survie qui me faisait regarder tout ce qui m’entourait avec la plus grande attention possible. Mis à part ses conseils sur les passages risqués de la ville, il ne m’aidait pas tant que ça.
“Décidément” me disais-je à moi-même.
Je commençais à regretter de l'avoir pris avec moi.
Je me retournais une nouvelle fois vers Marco afin de savoir s'il me suivait toujours et à ma grande surprise, il n'était pas là.
J'étais dans une ruelle du quartier ouest de la ville. Cette ancienne zone résidentielle était composé pratiquement que de pavillons. Il y en avait tellement que les rues étaient à sens unique, il ne fallait surtout pas louper sa maison en conduisant sinon c’était un tour en plus de gagné.
Je rebroussais chemin en espérant qu’il n’était pas parti vendre ma peau. Après quelques pas en arrière, je retrouvais le croisement que l’on avait emprunté précédemment.
A ma grande surprise, Marco discutait avec un homme. Il était armé de la tête au pieds et portait une casquette marron.
Je me précipita pour me rapprocher tout en restant caché afin d’entendre ce qu’ils pouvaient se dire.
—Qu’est-ce qui t’amène ici ? C’est pas ton jour de repos normalement ?
—Oui c’est vrai, mais je voulais aussi chercher mon neveu qui s’est échappé. Je l’avais promis à Raze que je devais le tuer alors je voulais finir ce que j’avais commencé.
—Tu es venu seul ? J’ai cru voir quelqu’un t’accompagner. Questionna-t-il en pointant dans ma direction.
J’espère qu’il ne va pas venir dans ma direction. Pensais-je.
Par malchance, il fit exactement ce dont je redoutais.
S’il découvrait ma présence, il avertira les autres et nous ne serions plus en mesure de retrouver Roméo.
Je me mis alors en garde et sortis ma dague, me préparant à l’abattre.
Il était sur le point de me trouver quand, tout à coup, Marco l'assomma en le frappant violemment avec un coup de poing en pleine face.
—Bon travail! Assommer les gens, c'est ta spécialité on dirait. Maintenant il faut l'abattre avant qu'on s'en aille.
—Attends, on est pas obligé d'en arriver là. Il va se réveiller d'ici une trentaine minutes sans aucun souvenir nous concernant. Et d'ici là nous serons déjà bien loin de lui.
J'étais sur le point de lui trancher la jugulaire mais suite aux paroles de Marco je m'arrêta.
—Ok. Comme tu ne m'as pas dénoncé, je veux bien t'accorder cette faveur.
Je m’était peut-être trompé sur lui. En fin de compte, il avait un bon fond.
Nous avons fouillé ses poches pour voir s’il n'avait pas quelque chose d’intéressant pour nous. A part des cigarettes et une clé, il n’y avait rien d’autres. Je ne savais pas à quoi pouvait bien me servir la clé, mais comme les choses dans ce monde son rare, quelque chose me disait que j’allais bientôt savoir à quoi elle pouvait bien servir.
Sans perdre de temps, nous avons mis l’homme dans un des lotissements. Cet endroit se trouvant en dehors des zones occupé par Raze et son gang, personne ne le retrouverai.
C’était d’ailleurs pour cela que nous avions emprunté ce chemin pour arriver à la tour des 5 sommets. La distance était un peu plus long mais au moins on pouvait circuler sans se faire voir. Mais on devait faire attention aux zombies car nous avions plus de chances d’en rencontrer dans ces endroits.
En parlant de zombies, je ne crois pas en avoir croisé un seul depuis mon arrivé dans cette ville. Étrange peut-être que Raze et sa bande ont ratissé toute la ville et éliminé tous les zombies. Pensais-je.
—D’autres personnes fouille sans doute cet endroit. Restons sur nos gardes Marco.
—Compris partenaire, disait-il en prenant la confiance.
—Ne t’emballes pas non plus.
Nous nous approchions à grand pas de la tour des cinq sommets mais il nous restait pas mal de chemin à faire encore. Nous n’avions fait que la moitié du chemin.
Encore un peu et tu n’auras plus à t’inquiéter Roméo. Fut la pensée qui se répétait sans cesse dans mon esprit.
Je ne comprenais pas d’où venait cette attachement envers ce petit garçon mais je ne pouvais plus le laisser seul. Sans doute parce qu’il a toujours gardé espoir et foi en l’humanité. Ce que personne d’autre ne croyait, moi y compris.
Une dizaine de minutes plus tard, nous étions enfin arrivé à la fin de notre périple. La zone résidentielle était bien plus grande que je ne le pensais.
—C’est par ici que nous devons nous rendre. M’annonça Marco
—Enfin ! C’est pas trop tôt !
Un Delivery rempli de ressources pourries nous bloquait le passage dans une intersection. Ces camions automatiques délivraient les ressources aux commerçants.
Il était dans une telle position que nous étions obligé d’y entrer pour pouvoir passer de l’autre côté.
La porte pour passager avant était le seul moyen d’y pénétrer. Je tentait d’ouvrir la portière mais celle-ci était fermé à clé. Je me rappellerai alors de la clé que j’avais pris sur l’homme que Marco avait assommé. Espérant qu’elle soit bien la clé ouvrant cette porte, je l’inséra dans la serrure et pivota.
*Clic-clac
—Super c’est la bonne !
J’ouvris la porte et monta à bord du camion. La partie passagère était très grande et spacieuse. Surement parce que Delivery était conçu par une marque de luxe. Par contre à l’intérieur autour de la place du conducteur, il y avait des photos obscènes et des mégots de cigarette pourris en masse. La boite à gant ne suffisait pas à tous les contenir.
Une porte séparait la partie passagère de celle des livraison, je mis ma main sur la poignée et commença à la tourner quand je m’aperçu que quelque chose clochait.
—Qu’est-ce que tu attends ? Ouvre la porte ! me disait Marco.
—Étrange, c’est beaucoup trop facile. On a trouvé les clés et celle-ci n’était même pas verrouillé.
—Mais non, ne t’en fais pas ! Nous sommes juste très chanceux !
Marco avait sans doute raison, mais je gardait dans un coin de ma tête que tout pouvait arriver et que nous n’étions pas au bout de nos surprises.
Une fois ouverte complètement, je vis que le camion était vide et qu’il n’y avait personne à bord. Par contre, il était dans un état fort déplorable et l’odeur était nauséabonde. Mais cela n’était rien à ce que je voyais.
Une femme, ou du moins ce qui avait la forme d’une femme était adossé au mur. Sa chair s’est petit à petit décomposé depuis qu’elle était devenue un zombie. Elle était devenue zombie et sa chair s’est petit à petit décomposé. Surement parce qu’elle n’a pas su détacher sa ceinture et est morte en y restant des mois.
Je m’en éloigna au plus vite car voire un zombie d’aussi près et un décomposé m’était une vue horrible.
Arrivé au fond de ce grand camion, nous nous trouvions devant la porte qui permettait de décharger la cargaison pour atteindre l’autre côté de l’intersection.
Comme nous arrivions dans le centre ville, la tour des 5 sommets n’était plus qu’une affaire de quelques pas.
Je ne savais pas ce qui se trouvait derrière mais ce que je suis sûr c’est que nous ne pourront plus circuler aussi facilement.
J’enleva les barres qui verrouillaient la grande porte du camion, et commença à l’ouvrir…
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