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[Sakuya] Chapitre 2 : Bienvenue chez les Krups

Photo du rédacteur: EmoshimaEmoshima

Un jour avant le rendez-vous avec Théréo, une voiture arriva devant mon hôtel. Celle-ci devait m’emmener au repaire des Krups. En m’approchant du véhicule, la vitre du conducteur s’abaissa.

—Yo Frérot. Tu dois être Soyo. Installe-toi à l’arrière. Mais je te préviens, ne salis surtout pas ma caisse.

Le conducteur, très détendu, se privait de toute politesse devant l’invité que j’étais. J’ouvris la porte arrière pour m’y installer. À sa gauche, se trouvait un passager. Celui-ci se mit à répondre au conducteur.

—Ala ! C’est un nouveau alors tu devrais être plus sérieux.

Elle se mit à me regarder.

—Soyo, ne fait pas attention à cet imbécile. Je suis Laca et Tali nous a envoyés pour te chercher et t’emmener dans notre repère.

Avant que je puisse répondre à sa présentation, le conducteur reprit la parole.

—Sœurette, relax. Soyo est une personne recommandée par Tali. Il doit certainement baigner dans la magouille depuis des lustres.

Les deux personnes à l’avant de ce véhicule étaient Ala et Laca. Jumeaux et pourtant si différents dans leurs personnalités. Ala ne vivait que pour sa voiture et ne savait pas être aussi sérieux que sa sœur Laca. C’est elle qui dirigeait toutes les missions qu’elle avait avec son frère.

—Bon, on y sera quand ?

—T’es impatient pour un nouveau dis-donc. J’aime ça. On y sera dans une vingtaine de minutes, mais garde ton mal en patience. On a un détour à faire pour une des nôtres.

—Dépêche-toi, j’ai affaire avec Tali.

—T’inquiète pas le nouveau.

Ala avait l’air d’apprécier mon impolitesse déguisée. Au moins cela m’évitera de l’énerver pour rien. Quant à Laca, bien qu’elle restât silencieuse, il n’y avait rien à signaler.

Il nous emmena à une station balnéaire. Ala n’hésitait pas à enfreindre les règles de la route. Ce n’était pas très intelligent de sa part, car se faire repérer par la police pouvait être fatale. Laca n’hésitait pas à le sermonner. Mais bien heureusement, personne ne vint nous contrôler.

La personne qu’ils venaient récupérer se rapprocha du devant du véhicule. Elle avait une tenue excessivement sexy. Une chemise violette aux épaules dénudées, un mini short et des bottes noirs qui arrivaient jusqu’aux genoux. Mais tout cela n’était rien comparé à la quantité de sang qu’elle avait sur tout son corps et ses habits.

—Camille ! Qu’est-ce que tu as encore foutu ?! Demanda Laca.

—Bah j’ai fini ma mission. Ils étaient un peu trop réticent, s’ils se seraient laissé faire, je ne me serais pas autant tachée.

—Je vais devoir en parler à Tali.

—Bof, comme tu le sens. De toute façon, je sais que, pour Tali, j’ai fait du bon travail. Heureusement que la cheffe, ce n’est pas toi.

Laca était dans une rage intense. Elle se contrôlait pour ne pas en venir aux poings. On dirait que Camille aimait la mettre dans cet état.

Elle entra dans la voiture, ce qui mit en rogne Ala. Il devait penser aux taches de sang qu’il allait devoir nettoyer. Laca lui demanda de ne pas y prêter attention, car le temps était compté.

Camille prit toute son aise. Jusqu’à ce qu’elle se rendît compte de ma présence. Ou alors, qu’elle veuille bien me prêter attention. Elle se redressa et prit une position élégante.

Le reste du voyage était silencieux. Camille n'arrêtait pas de me fixer du regard.

—Bienvenue dans notre quartier ! Le centre nord des Krups. Regarde Soyo, Tali vit tout en haut de cet immeuble ! S’exclama Ala avec fierté.

L’immeuble qu’il pointait faisait une dizaine d’étages. Il était en piteux état, d’un air vraiment crade avec une quantité innombrable de tag. Le bleu était prédominant.

Camille s’en pressa de quitter le véhicule pour aller se laver. Ala lâcha un énorme soupir et commença à se préparer pour laver sa voiture.

Laca prit la parole afin d’arrêter Ala dans son élan.

—Ala, tu laveras ta voiture plus tard. On doit accompagner notre nouveau chez Tali.

Ala regarda sa voiture avec un air triste.

—Tout de suite. Ajouta Laca d’un air grave.

On monta tous les trois par l’escalier de l’immeuble. L’ascenseur ne fonctionnait plus depuis des mois, me disait Laca. L’odeur des lieux était insupportable.

Au bout de quelques minutes, on arriva au dernier étage qui était complètement différent de tout ce qu’on a pu voir. L’odeur nauséabonde avait disparu et les murs étaient d’une qualité surpassant même ceux des locaux de l’OSSK.

En avançant jusqu’au bureau de Tali, une silhouette familière nous attendait devant la porte.

—Ne me dis pas que tu nous suis maintenant Camille. Dit Laca avec rage.

—Je suis partie quelques instants me laver. J’ai hâte de voir Tali me féliciter.

Laca encore une fois, se contrôla pour ne pas laisser sa colère prendre le dessus.

Avec leurs échanges, je n’avais pas pris le temps d’admirer la porte de Tali. Elle était constituée d’un bois noir sculpté avec Tali écrit en dorée. Je la trouvais magnifique. Les fonds de l’OSSK ont dû y contribuer. Laca prit les devant et toqua à la porte.

—Entrez.

Laca mit sa main sur la poignée. Juste avant d’ouvrir, elle s’adressa à moi.

—Même si vous vous connaissez. Tali est notre cheffe adorée. La cheffe qui a dirigé notre gang d’une main de fer… Fais attention à tes actes, je t’ai à l’œil.

Elle ouvrit donc la porte.

Tali était de dos. Malgré cela, elle a su reconnaître celle qui ouvrit sa porte.

—Ah Laca. C’est toi qui m’emmènes enfin mon invité.

Je savais que Tali était infiltrée dans le gang, mais la voir avec un tel accoutrement me laissait sans voix. Elle avait des tatouages de partout, le dragon qui passait de son épaule à son dos était incroyablement remarquable. Elle portait une robe légère de couleur bleu et vert et fumait une cigarette.

Toujours de dos, elle ajouta.

—Veuillez m’excuser mais j’ai une discussion sérieuse à avoir avec Soyo. Merci à vous de me l’avoir ramené sain et sauf.

Sa voix était très autoritaire. Les jumeaux se mirent à quitter la salle sans plus tarder, mais Laca me lança un dernier regard pour faire écho à ce qu’elle m’a dit juste avant d’entrer.

—Camille, tu ne m’as pas compris ? Mais au fait, tu n’aurais pas oublié ta mission ?

Le ton de Tali commençait à devenir imposant et pourtant Camille resta de marbre. Elle avait son mot à dire.

—Disons que je l’ai finie en un temps record. J’ai demandé à Ala de venir me chercher. J’ai bien la commande que tu m’as demandée. Mais si je suis là, c’est surtout pour savoir qui est cette personne.

Les deux femmes se regardaient droit dans les yeux. L’ambiance de la salle avait changé. Comme si une bataille invisible se passait.

Tali lâcha un soupir et lui répondit afin de s’en débarrasser au plus vite.

—C’est un cousin éloigné. Il a besoin de moi pour une affaire. Ça ne te regarde pas, et si tu oses me tenir tête encore une fois, je ne saurais te dire ce qu’il pourra t’arriver.

—Non non je ne veux pas t'énerver Tali. C’est juste qu’il a titillé ma curiosité, je me posais quelques questions… Et je n’ai plus rien à faire maintenant. Peut-être que je pourrais lui servir de garde du corps ? Tu sais que les gangs rivaux nous menacent en permanence.

Tali commençait à en avoir marre. Mais elle finit par lâcher un sourire.

—Si ça te fait plaisir, tu pourras gambader avec lui dans quelques minutes.

Ça te va ?

—Oh que oui ! Allez, je vous laisse.

Avec un sourire mesquin, Camille sortit d’un pas joyeux. Elle finit par ricaner en fermant la porte.

—Soyo, ou plutôt Sakuya si je peux me permettre. Tu as presque tout ce qu’il te faut. Va au point de rendez-vous avec quelques-uns de mes hommes et descends-moi ce type. Ce n’est qu’un jeu d’enfant pour toi.

—Tali. Je crois qu’on n’a pas les mêmes convictions. L’OSSK m’a ordonné d’arrêter Théréo. Je ne vais pas le tuer, je vais le rendre aux mains de la justice Bordadrienne !

Tali éclata de rire.

Je ne m’y attendais pas. Elle qui avait l’air si autoritaire et sévère. Tali riait aux éclats, j’en étais déconcertée. Ça lui a prise quelques secondes avant de se calmer. Elle essuya ses larmes et me répondit.

—Vu ton jeune âge, je devais m’en douter. Tu n’as pas d’expérience. Je te laisse faire comme bon te semble, dis-moi et je te fournirai tout ce dont tu as besoin.

—Merci Tali.

—Sache juste une chose, petite justicière. Le monde s’en fout de tes principes. Tuer est beaucoup plus simple que ne pas tuer. Tu risques d’y perdre la vie et surtout celle de tes camarades.

Elle et moi étions si différents. Je ne voulais pas accepter ce qu’elle me disait. J’apprécie le fait qu’elle m’ait laissé agir comme je le sentais.

En sortant de la salle, je fus surprise de voir Camille. Elle était assise sur un canapé noir dans une posture décontractée. Elle me fixait d’un air étonné.

—Jamais je ne me serais doutée que tu es de sa famille. Vous êtes aussi proche tous les deux ?

—Ce ne sont pas tes affaires.

—D’accord. Me répondit-elle avec sourire.

Elle adorait s’immiscer dans les vies des autres. Je me disais que je devais faire attention, car ma vraie identité pouvait m’échapper avec elle à mes côtés.

—Je n’ai pas vraiment le temps de discuter avec toi. J’ai quelque chose d’important à faire.

—Dis-moi tout. Je serais sans aucun doute d’une grande aide pour toi ! Et je meurs d’envie d’en apprendre plus sur toi.

C’est exactement ça que je redoutais chez elle. Je devais m’en séparer au plus vite. Mais si je le faisais, j’aurais éveillé encore plus de doute à mon égard. Je devais changer mon plan.

—C’est d'accord, j’accepte que tu viennes avec moi, tu m’en diras plus sur le fonctionnement des krups.

—Cool ! Allons-y.

Camille suivait donc sur le chemin qu’on avait emprunté précédemment pour se rendre dans les quartiers de Tali. Elle m'expliqua le rôle qu’elle avait dans les négociations avec les personnes aux quelles les krups dealé.

—Je m’occupe du bon déroulement des négociations et faire en sorte que les personnes avec qui ont fait affaire respectant bien le marché qu’on a conclue.

—Pour faire simple tu es une intermédiaire si je comprends bien.

—Tu as tout comprit la plupart du temps on ne fait affaire qu’avec des particuliers, mais il arrive parfois qu’on voit de plus gros groupes. Dans ce cas, les négociations ne se passent pas toujours bien. Surtout, pour nos interlocuteurs, parce que je ne rate jamais ma cible.

Elle faisait sans doute référence à l’incidence de ce matin. Quand je l’ai rencontré elle était taché de sang et des cadavres étaient parsemées un peu partout dans la station balnéaire. Je n'imagine pas le ressenti de ces victimes au moment de leur mort.

Vu son caractère impitoyable, j'espère ne jamais devoir me confronter à Camille…

Alors qu’on sortait du bâtiment Camille interrompit notre marche et se positionna devant moi avec un regard assez déconcertant, j'étais un peu gêné.

À cet instant, j'ai oublié l’image sanguinaire que j’avais d’elle.

Toute souriante Camille me proposa de me faire visiter la ville. Cela ne faisait pas parti de mes priorités, mais vu que j'étais coincé avec elle pour la journée j'accepta sans faire d’histoire.

—Super ! Tu vas voir après cela tu connaîtras tous les recoins palpitant de Xyverne !

—Très bien si ça te fait plaisir Allons-y !

Prise au dépourvu Camille attrapa ma main et me conduisit dans les garages se trouvant à l'arrière du bâtiment.

Je l'attendais patiemment à l'extérieur. Je ne savais ce qu’elle faisait, mais elle en mettait un moment.

Elle revient après quelques minutes et dans sa main droite, je pouvais apercevoir des clés.

—Dépêchons-nous ! J’ai piqué la clé de la voiture d’Ala hihi ! Il ne va pas tarder a sans apercevoir.

—Tu aurais pu le lui demander gentiment.

—Tu ne le connais pas encore assez mais Ala adore sa voiture et il est difficile qu’il accepte de prêter sa voiture aussi facilement.

Camille pris le volant et démarra en un temps record puisqu'à l'arrière de la voiture, je vis Ala en train d'essayer de nous rattraper. Il criait tellement fort qu'on l'entendait depuis la voiture.

—Camille !! Sois sympa ! Rends-moi ma voiture !!! Je, te connais-tu va sans doute la bousiller.

—Essaye pour voir, tu ne nous rattraperas jamais de toute façon. Ha ha ha !

Elle était en train de se marrer face à cette situation. Je regardai Ala d’un regard compréhensif, mais au fond, j'aimai l’idée de les voir se disputer de cette façon, c'était assez divertissant. J'espérai juste que Camille n’allait pas détruire sa voiture comme il le prétendait. Enfin, tout ce raffut m’avait fait oublier que je ne savais même pas ou Camille m'emmenait. Camille me donnait quelques indices au passage, mais rien de concret pour que je découvre le lieu de notre visite.

—Eh Soyo est-ce qu’on t’a déjà dit pourquoi cette ville se nomme Xyvern ?

—Aucune idée !

Rien à faire, je ne voyais pas ou elle voulait en venir. Elle me regardait d’un air mesquin révélateur du fait qu’elle aimait être en position de celle qui avait la science infuse. Silencieuse, elle était comparable à un démon se nourrissant de la curiosité de ses victimes pour bien les amadoué. C’était assez perturbant.

—Vient en au fait je ne vois pas du tout ou tu m’emmènes.

Je ne suis pas impatience, j’étais entraînée à ça après tout, mais je n’aimai pas l’idée de ne pas savoir ou nous nous dirigeons.

—Tu le seras très bientôt, ce n’est plus très loin !

Nous étions arrêtés devant un endroit ou plusieurs espèces d'animaux étaient enfermées pour être admirées par les visiteurs. Il y avait beaucoup de monde, il nous fallut attendre une vingtaine de minutes pour pouvoir nous acheter des places que Camille proposa de payer pour nous deux.

Une fois avoir franchi les grilles délimitant la zone, je fus subjugué par le spectacle qui se proposait à moi. J’étais déjà venu dans ce genre d’endroit, mais la, c’était différent. Il y avait des créatures que je n’avais jamais vues auparavant. J’étais en état d’émerveillement.

Elles s’étaient immenses. Nous étions positionnés devant une cage ou se trouver un reptile reposant sur quatre pattes. Celles à l’avant était beaucoup plus mince que ses pattes postérieures et avaient la particularité d’avoir des ailes positionné sur toute sa longueur ce qui le rendait majestueux.

—C’est magnifique ! Pensai-je intérieurement pour ne pas relâcher ma garde face à Camille. Mais cela ne m’empêchait pas de faire part de mes impressions à Camille quand bien cette créature était impressionnante.

—Héhéhé ! Contente que cela de plaise. Cette créature est en fait un Wyvern, une espèce en voie de disparation.

—Ohh ! Wyvern à une forte sonorité avec Xyvern. Je suis sûr que cela un lien avec le choix du nom de Xyverne pour la ville.

—Exactement ! J’allai en venir, notre ville se nomme Xyvern parce que dans le passé certains Wyvern étaient nommé Xyvern du a la différence de force avec la plupart de leurs semblables. Dommage qu’aujourd’hui il reste moins d’une centaine de cette espèce.

Intéressante comme explication. Je n’étais pas au courant. Plutôt logique d’avoir pris le nom des plus fort créature peuplant l’espèce des Wyverne. La visite ne faisait que commencer moi qui croyais m’ennuyer, je m’était rapidement aperçu que j’avais fait fausse route. Ce parc étant de plus en plus épatant, j’en oubliais presque que j’étais en pleine mission. On continua donc notre visite avec des créatures plus ou moins rare, des canidés immense, des amphibiens empoisonnés et autre créature tout aussi dangereux les uns que les autres.

On s’essaya sur un banc juste après avoir acheté ce que l’on appelle Patalémé. C'était la nourriture traditionnelle des Skyans. Une sorte de sandwich composé d’une patate bleue légèrement sucrée. Celle-ci était enrobée d’un pain moelleux et peu cuit pour former une boule.

—Tu sais Soyo, ça fait si longtemps que je ne m’étais pas autant amusée sans tuer des gens.

Sa phrase était vraiment glauque. Mais en y repensant, j’aurais très bien pu finir comme elle. Certains de mes confrères étaient déjà devenus comme ça. Petit à petit, je finissais par la comprendre et m’ouvrir à elle.

—En toute vérité, j’ai perdu mes parents, très jeune. J’ai travaillé si dur pour réussir…

—La chance !

Comment pouvait-elle me dire ça ? J’étais emplie de rage. Ma famille me manquait tant. Camille, ayant vu ma réaction, se précipita d’ajouter.

—Je ne sais pas comment étaient tes parents. Mais moi, ma mère me torturait.

Elle remonta ses manches, et me montra ses bras remplis de cicatrices.

—Mon père est mort après m’avoir sauvé d’un accident. Ma mère m’en a toujours voulue. Elle me giflait sans cesse. Ses violences s'aggravent de jour en jour. Passant des coups aux fouets, elle en arrivait même à me planter des coups de couteau sur mes bras.

Entendant tout cela, je ne pouvais plus lui en vouloir. Je voulais même en pleurer. Des larmes coulaient sur le visage de Camille. Je lui fis un câlin pour lui montrer mon soutien. Même si elle était parmi les personnes que je devais arrêter, je sentais que mon devoir en tant que gardienne de la paix était de soutenir les gens dans le besoin.

Quelques instants après, elle reprit son sourire et me dit :

—Bon, c’est pas tout mais tu as quelque chose à préparer Soyo ! Ne t’inquiète pas, je serais ton garde du corps pendant ton séjour ici. Il te suffit de me dire qui t’embête et je me ferais une joie de l’égorger.

Elle ne pouvait s'empêcher d’être excessive, mais je sentais que l’avoir à mes côtés serait une protection non-négligeable.

Le lendemain, nous étions tous positionnés autour de l’usine abandonnée. Afin de devancer Théréo, nous y étions bien avant l’aube. Seuls moi, Camille et une poignée de membres des Krups étions visibles. Toute une équipe attendait, cachée, dans les buissons.

Je n’arrêtais pas de penser aux pires scénarios. Je savais que ne pas le tuer allait être une tâche difficile.

Il ne restait que quelques minutes avant l’heure de l’entrevue. On pouvait sentir le sérieux dans le regard de chacun. Ils s’attendaient au pire comme moi. Camille était à ma droite, je me sentais vraiment en sécurité à ses côtés.

Il était l’heure fatidique. À 15 h, Théréo fit son apparition tel une alarme parfaitement programmée. Accompagné de cinq hommes aux carrures et profils variés, il ne laissait aucune faille à sa sécurité.

—Enchanté Monsieur Soyo. Je suis Théréo, je viens comme mon cher Diri me l’a demandé. Je pensais avoir affaire avec un inconnu, mais je connais parfaitement ceux qui vous accompagnent. Diri ne m’a pas précisé que vous étiez du gang des Krups.

Il était exactement comme ses habits le faisait paraître : courtois.

—Bonjour Théréo. Au vu de ta renommée, bien évidemment que je ne pouvais pas me ramener seul. Je me demande toujours comment un bourge de Mars comme toi a pu finir dans un business aussi moche.

Je pouvais sentir qu’il n’avait vraiment pas apprécié ma familiarité à son égard.

—Je ne sais pas d’où vous savez tout ça mais évitez de vous introduire dans la vie d’autrui. Vous risquez de commettre une erreur fatale.

Il se mit à me regarder avec un air vraiment menaçant. Ne perdant pas ma posture, je le regarde avec confiance. Il se mit à sourire.

—Bref. Vu que vous faites parti des Krups, le prix d’achat sera vraiment élevé.

—Désolé mais ta pierre rouge, elle ne m'intéresse pas. Je suis là pour te demander si tu as conscience de la dangerosité du Quartz ?

Théréo perdit toute élégance dans sa pose. Il changea de ton et montra son vrai visage.

—Penses-tu, vraiment, que j’en ai quelque chose à faire de vous, les gueux ?! Et puis, je vous rends service, non ? Vous pouvez en acheter de ces objets grâce à tous l’argent que procure mon commerce. Il n’y a que moi qui le fait tourner ici !

Il pointa son pouce vers lui avec arrogance.

—C’est moi qui permets à Bordadria de sortir de l’ère préhistorique ! Sans moi, votre économie n’aurait jamais décollé. Tu crois que le monde est aussi propre qu’il n’y paraît ?! Vous êtes absolument rien sans moi !

Je n’avais rien à faire de son monologue sur l’économie. Je ne pouvais vraiment pas supporter sa cruauté envers notre population. Je gardais quand même espoir au fait qu’il pouvait prendre conscience de ses actes. Qu’il était encore possible de le changer en quelqu’un de bien.

Je me tournai vers mon équipe qui était cachée et leur dit :

—Les gars, on oublie la phase de négociation. Attrapez-les tous et surtout ne tuez personne !

Devant l’amas de personne, Théréo prit la fuite.

Nous avons tenté de le poursuivre, mais les cinq personnes qui le suivaient se sont tous fait exploser sans aucune hésitation afin de nous faire barrage. Bien entendue lui aussi avait prévu le coup, d’autres hommes de main vinrent nous prendre en embuscade.

La force de frappe des Krups était bien supérieure à celle des hommes de main de Théreo. Les maîtrisés ne fut pas très compliqué, mais Théreo avait réussi à s’enfuir sans que je ne puisse avoir la chance de le rattraper.

Et dire que je le tenais, il était à portée de main…

Mais j'avais au moins pu enregistrer notre conversion. Ça sera ça de gagner nous avions maintenant les preuves que Théreo était bien l'instigateur du trafic de Quartz.

Nous quittâmes les lieux après s'être assuré qu’on ne soit pas pris en filature par les hommes de Théreo. On en avait capturé quelques-un, mais la plupart avaient quittés les lieux après s’être rendu compte que nous avions pris l’avantage sur eux.

Ala et Laca et quelque autre homme vinent nous récupérer une trentaine de minutes plus tard pour nous ramener au quartier général des krups. Laca en nous voyant compris que notre entrevue ne s'était pas passée comme prévu. Bien que cette mission ne fut pas un échec total, nous n’avions pas vraiment le moral de discuter avec eux. Comme à son habitude Ala était très énergétique, mais il ne fallut pas très longtemps à Laca pour le faire taire et remarqua bien qu’on n’était pas dans notre état habituel surtout Camille qui avait l'aire un peu contrarié.

Le voyage du retour était assez silencieux jusqu'à que Laca intervient pour nous remonter le moral.

—Je vois bien que vous n’êtes pas très content du résultat de cette mission. Mais il ne faut pas désespérer à ce point je suis sûr que vous aurez d’autre chance d’attraper l’individu que tu recherches Soyo.

—Je suis juste embêté d’avoir laissé Théreo s’enfuir aussi rapidement. J’ai pu aisément avoir une entrevue avec lui grâce à un de ses contacts, mais cette occasion ne se représentera sans doute jamais.

Camille était assise juste à ma droite sans dire un mot et se contentait juste d'écouter notre conversation. Je ne sais pas ce que j’avais fait de mal dans toute cette histoire.

—Tali ne nous a pas vraiment décrit exactement le but de cette mission, mais je vois bien que tu n’es pas encore assez expérimenté à être confronté à de telles situations. Ala et moi, nous n'étions pas à la base destinée à rejoindre un gang. Pour tout te dire à l'époque, j'aspirais à être chercheuse en université, mais j’ai dû me débrouiller par mes propres mains après la mort de mes parents. Comme tu as dû t’en apercevoir, dans un gang comme le nôtre, il est courant que leurs membres soient orphelin.

À nos débuts, ce n’était pas facile. On avait essuyé échec sur échec et avec Ala qui était très intenable comme frère, je devais être très patiente. Finalement J’ai réussi à m'habituer à ce genre d’imprévu.

J'étais pourtant sûr de mon coup. J'étais bien consciente que Laca avait raison. Nous avions appris à être patients à l'académie, mais l'échec n'étant pas permis, il était difficile pour moi d’accepter la réalité des missions qui ne se passaient pas toujours comme prévu.

Camille voyant que je n’avais plus rien à dire au sujet de notre échec face à Théreo expliqua son point du vu.

—Je crois que Soyo ne veut pas admettre qu’il a mal agit dans cette opération.

—Je ne suis pas sûr de savoir ou tu veux en venir.

—Soyo tu m’a très bien comprise, on aurait pu attaquer Théreo et ses hommes dès le début, mais tu as été un peu trop clément avec nos ennemies. Au lieu de les tuer comme il aurait dû se passer, on n’a fait que joué aux policiers en les capturant. Conclusion, Théreo a pu s’enfuir.

Les Krups, L’OSSK, finalement, étaient tous pareil à vouloir atteindre leurs objectifs peut importe les moyens. C’est l’une des raisons pour lesquelles je préférais agir seule. Laca et Ala étaient sûrement du même avis que Camille puisqu’ils ne tenteront pas de me défendre.

J’ai préféré ne pas m’avancer plus parce que ça ne servait à rien d’essayer de les faire changer d’avis.

Je ne suis pas surpris que Camille ne soit pas du même avis que moi après elle faisait elle aussi parti d’un gang.

Je ne lui en voulais pas pour autant car, bien qu’elle divergeât, elle ne s'était pas opposée à moi durant l'affrontement. Elle ne cherchai pas à me rabaisser, mais plutôt à me faire comprendre que si je voulais faire réellement parti des krups je devrais sans plus attendre m'intégrer au fonctionnement du gang.

Tout compte fait, j’avais l’impression qu’elle m'appréciait bien. Je demanda à Ala de me déposer devant mon hôtel cette journée fut épuisante.

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