— Zenjirô que tu es têtu !
— Kazumi, je ne peux pas laisser cet enfant au beau milieu de la forêt. Aide-moi à retrouver sa famille et je te promets, qu’une fois ses parents retrouvés, on ira boire du thé chez moi.
— Bon ok… Mais c’est juste parce que c’est toi.
Zenjirô et sa petite amie Kazumi parcoururent le village entièrement afin de trouver la famille du petit enfant. C’est à la fin de cette journée qu’ils finirent leur quête. Une fois que les parents eurent finis de remercier le jeune couple, Zenjirô s’excusa auprès de Kazumi :
— Merci à toi Kazumi. Cela a pris plus de temps que prévu. Il se fait tard et maintenant tu vas devoir rentrer dans ton pays. Je suis désolé de ne pas avoir pu t’offrir ce thé. Malgré tout, je suis content que l’on ait retrouvé ses parents ensemble.
— …
Kazumi, ayant caché ses mains derrière son dos, fermait ses poings jusqu’au sang. Zenjirô commençait à sentir le silence peser. Kazumi se mit à sourire.
— Moi aussi, Zenjirô. Je ne peux pas attendre notre prochaine journée ensemble. Je penserai à toi à chaque instant. Je t’aime plus que tout.
— Merci Kazumi. Moi aussi, je t’aime.
Le lendemain, le jeune garçon ainsi que sa famille disparurent mystérieusement du village. Zenjirô se lança à leurs recherches mais il ne trouva rien. Des rumeurs commençaient à circuler dans le village.
— Zenjirô ! Ta petite amie là… On dirait qu’elle nous porte malheur ! A chaque fois qu’elle vient à notre village, un drame se produit. C’est peut-être la fameuse sorcière dont tout le monde parle.
— Marui-san. Je comprends ta détresse. Tu souhaites connaître le responsable de toutes ces atrocités, mais sache que la venue de Kazumi dans notre village n’a rien à voir avec tout cela. Il n’y a pas non plus de sorcière, ce n’est qu’une légende. Des drames on en a toujours connu, nous sommes la cible de brigands en tout genre. Ne l’accuse pas sans fondement je t’en prie.
— Tu as raison. Excuse-moi Zenjirô, je n’aurais pas dû dire ça.
— Ce n’est pas grave. Au passage, j’ai hâte de manger un de tes ramen.
— Tu peux passer quand tu veux Zenjirô ! C’est la maison qui offrira.
Un autre jour, Kazumi rendit visite à Zenjirô par surprise. Il était en train de manger des ramens dans le restaurant de Marui.
— Zenjirô ! Tu manges toujours autant, ça fait plaisir ! Tu sais, je m’en veux vraiment d'avoir accusé ta petite amie d’être la sorcière du village.
— Ne t’inquiète pas Marui-san. C’est du passé.
Kazumi, ayant entendu l’échange, décida de rentrer chez elle.
Le lendemain, Zenjirô ne revit plus jamais Marui du village. Son restaurant avait été ravagé.
Un autre jour, comme à leurs habitudes, le jeune couple se baladait dans le village. Ils rencontrèrent une centenaire qui les admiraient.
— Que vous êtes beaux tous les deux ensemble.
— Merci Nami-sama. Votre longévité est remarquable et ce serait vous qu’il faudrait admirer face à votre joyeuse façon de vivre votre vie.
— Ce n’est rien. Je sens que je n’ai plus longtemps encore à vivre. J’aurais tellement aimé voir vos enfants. Si seulement j’avais trouvé cette fontaine de jouvence…
Kazumi ayant entendu ce nom se mit à bondir et à s’approcher de la centenaire.
— La fontaine de jouvence ?! Qu’en savez-vous ?!
— Pas grand chose ma petite… Mais je sais que si la fontaine de jouvence était à portée de main, nos vies pourraient changer complètement.
— Mais bien sûr ! Vous m’êtes complètement inutile.
Zenjirô n’en revenait pas. Il se retourna vers Kazumi.
— Kazumi ! Pourquoi dis-tu cela ?!
— Oups. Excusez-moi. J’étais perdue dans mes pensées. Vous savez, j’ai moi aussi une grand-mère mourante. Alors, quand on parle de cette fontaine, je perds vite mes manières.
— Je te comprends, ce n’est rien. Mais si elle n’est que légende, sache que c’est peut-être mieux ainsi. Surtout n’oublie pas de profiter de ta jeunesse.
Kazumi lâcha un sourire.
— Ne vous inquiétez pas pour moi. J’ai toute ma vie devant moi encore.
Le lendemain, Nami perdit la vie. Tout le village considéra sa mort comme étant naturelle. Mais certains clamait le passage de la sorcière. Zenjirô ne fît pas attention à cela et continua à voir régulièrement Kazumi.
***
La sorcière était en réalité la femme promise à Zenjirô par sa famille. Celle-ci était profondément jalouse de sa relation fusionnelle entre lui et tous les membres du village. Elle décida de tous les maudire dans l’unique but d’obtenir le cœur de celui qu’elle aimait.
Zenjirô quant à lui, l’aimait profondément et était fier de l’avoir comme épouse. Il ne s’était absolumen pas rendu compte de sa véritable identité. Au point où il niait toute évidence de la part des villageois.
Reprenant enfin ses esprits, il ouvrit les yeux et vit le vrai visage de Kazumi. C’était un visage affreux et vieillit. La vraie face de la femme qu’il aimait depuis son plus jeune enfance lui avait était révélé. Celui d’une sorcière des plus répugnantes.
Elle remua le couteau dans son foie, de manière lente et circulaire pour qu’il ne puisse absolument rien contre elle tellement la douleur était atroce.
— Reste bien sage Zenjirô. Je vais finir ce que j’ai commencé avec ce village. Grâce à toute cette jeunesse que j’ai amassé, j’ai enfin réussi à remplir la fontaine de jouvence. Je vais réellement retrouver ma jeunesse. Je vais vivre quelques millénaires et une fois que je vieillirai de nouveau, je recommencerai avec un nouveau village. Des humains, ce n’est pas cela qui manque. Ils sont si faible que je n’aurais aucun mal à fabriquer une multitude de fontaines.
Sa vraie voix était celle d’une vieille dame aigrie. Une voie grinçante et menaçante. Elle lui retira la dague de son foie et le jeta dans un fossé. En roulant sur lui même, Zenjirô poussa des cris de souffrance.
— Une fois que j’aurais fini, je te ferai revivre dans un nouveau corps et nous serons heureux ensemble. Rien que toi, moi et… personne d’autre.
De l’autre côté de la grotte, on pouvait entendre une jeune fille pleurer et supplier la sorcière.
— Grand-mère Kazumi ! Je t’en supplie… Arrête tout ça… C’en est trop ! Je ne veux plus voir de morts. Tu ne vois pas tout le mal que tu commets ! Arrête !
Kazumi avait usurpé l’apparence et la voix de sa petite fille afin d’approcher Zenjirô.
Celle-ci était une magnifique jeune femme. Douce et délicate mais affreusement blessée et rouée de coups par la sorcière jalouse de sa beauté.
Zenjirô, ayant perdu beaucoup trop de sang, finit par perdre connaissance.
Comments