[Samouraï de Jouvence] Chapitre 2 : Le lien vital

 Zenjirô arriva sur une grande plaine. Il vit un énorme golem de pierre qui se tenait devant un petit enfant au corps très affaibli. Celui-ci n’avait que des lambeaux en guise de vêtements.

 Le jeune samouraï interpella le golem. Celui-ci se retourna vers lui.

 — C’est moi ton adversaire ! Laisse cet enfant tranquille.

 Le golem lui lâcha un sourire sournois et balança son bras afin d’écraser l’enfant. Zenjirô réussi à récupérer le petit garçon avant l’impact.

 — Ne t’inquiète pas. Tu n’as plus rien à craindre. Je vais te sauver. Chuchota-t-il à l’enfant apeuré.

 Il mit le petit garçon en sécurité et se replaça devant le golem. Il ferma les yeux et se concentra sur son environnement. Un seul coup de ce géant golem pouvait lui être fatal.

 Sans plus attendre, le golem lui donnait plusieurs coups de poings. Le jeune samouraï, sans ouvrir ses yeux, découpa les membres du golem avec précision et rapidité. Cependant, cela n’avait servi à rien. Les membres du golem repoussaient en un clin d'œil.

 Il lança une multitude de coups encore plus forts et mortels sur Zenjirô. En gardant une posture défensive, il réussit à tout esquiver. Il continua à découper les membres du golem. Mais ils repoussaient encore plus vite. A force de les trancher, les membres du géant de pierre devenaient de plus en plus durs et résistants.

 Voyant l’inutilité de ses coups, le jeune samouraï commençait à douter de sa capacité à le vaincre.

 L’ennemi voyant l’anxiété naître chez le samouraï décida de lui assainir plusieurs coups dans des directions variées, notamment dans ses angles morts. Zenjirô était dans l’incapacité de tous les esquiver. Il reçut des coups d’une telle puissance qu’il se mit à cracher du sang. L’enfant, voyant son héros perdre posture, se mit à pleurer. Devant tout ce désespoir, le monstre se mit à sourire et rire d’une voix glaçante.

 Zenjirô, arrivant à peine à se tenir debout, continuait de garder ses yeux fermés. L’énorme bête préparait un coup avec tout son poids pour écraser notre héros.

***

 — Zenjirô ! Zenjirô !! Vas-tu arrêter de bouger ce katana dans tous les sens ?! Ce n’est pas comme ça que tu vas y arriver.

 — Yosuke-sama, j’ai beau essayer de découper ses feuilles avec votre technique… Je ne fais que les écraser.

 Ce jour-là, Zenjirô se trouvait devant un arbre avec son maître épéiste Yosuke. Le but de l'entraînement était d’apprendre une des plus puissantes techniques de son maître. Celui-ci faisait tomber les feuilles de l’arbre et demandait à l’enfant samouraï de découper une dizaine parfaitement.

 — Pour maîtriser la technique Za Katto, il faut que tu te concentre. Ferme les yeux et ressent ton environnement avec ton esprit. Tu dois trouver le lien vital de ta cible. Une fois que tu l’as trouvé, il te suffira de…

***

 — Za Katto ! Cria Zenjirô de toutes ses forces en donnant un coup rapide avec son katana tout le long du monstre juste avant de recevoir le coup fatal de celui-ci.

 Ce coup illumina d’une lumière étincelante toute la forêt. Elle créa une vive explosion dans le corps du monstre. L’explosion commença à faire brûler tout ce qui était aux alentours. Le colosse était vaincu.

 Zenjirô était exténué. Se rappelant que l’enfant était caché derrière un rocher, il courut vers celui-ci en oubliant sa souffrance. Il le prit et l’emmena à côté d’un cours d’eau pour échapper aux flammes.

 — Maintenant je m’en rappelle. Tu es de mon village. Tu vas bien Tomoya ? Tout le village vous cherchait, toi et ta famille… qu’est-ce que tu fais là mon petit ?

 — C’est… c’est la sorcière… elle voulait me transformer en eau ! Comme elle a fait avec mes parents !

 — …

 Zenjirô ne pouvait pas supporter qu’une telle personne puisse exister aux alentours de son village. Il s’en voulait de ne pas avoir réussi à les protéger de cette sorcière. Il lui demanda où se trouvait cette personne. Celui-ci lui montra la chute d’eau.

 — Reste là Tomoya, je vais vite vaincre cette sorcière et faire revivre notre village.

 — Et mes parents ?

 Zenjirô remplit de peine, ne savait pas quoi lui répondre.

 — Tu sais mon petit… tes parents sont partis et ils sont très bien là où ils sont. Il faut que tu sois fort et que tu vives ta vie comme un grand. Comme ça, ils seront fier de leur petit garçon.

 — Mais s’ils ne sont plus là… qui est-ce qui veillera sur moi ? Et si la sorcière m’enlève de nouveau et qu’elle me tue moi aussi ?!

 — Tu n’as plus rien à craindre. Je serais toujours là pour veiller sur toi. Maintenant, reste là. Je reviens très vite. Je dois éradiquer ce mal une bonne fois pour toute.

 Le petit resta caché derrière l’abri que construit Zenjirô pour lui.

 — A tout de suite jeune homme.

 Sa quête était loin d’être finie. Elle était toujours présente dans ses esprits : sauver son village et sa bien-aimée en dépit de sa propre vie. Il lui suffisait de vaincre la sorcière et ramener l’eau de jouvence au village avec Tomoya et Kazumi. Il espérait de tout coeur que rien de grave n’était arrivée à cette dernière.

 Zenjirô se mit en face de la chute d’eau, celle-ci s’ouvrit tel des rideaux laissant apparaître une grotte.

 En marchant le long de la grotte. Zenjirô vît apparaître au loin la fontaine de jouvence. Elle était d’un bleu écarlate, celle-ci coulait à flot au centre de la grotte. Avec les roches luminescentes, Zenjirô ne pouvait qu’admirer la scène.

 — Enfin… enfin ! Je vais pouvoir sauver mon village ! Disait-il avec joie et émotion.

 Il continua d’avancer. Arrivé devant la fontaine, il vit sur sa droite sa bien-aimée attachée le long d’un mur.

 En perdant toute vigilance, il se mit à courrir vers elle.

 — Kazumi, je vais tout de suite te détacher.

 — Ne la détache surtout pas ! Ce n’est pas la personne que tu crois ! Cria une autre fille attachée.

 — Ah… ? S’étonna-t-il en crachant du sang.

 Le jeune samouraï avait son foie transpercé par une dague en argent.

 — Bonjour mon homme. Cela fait si longtemps que l’on ne s’est pas vu. Chuchota la sorcière dans les oreilles de Zenjirô.

 — Kazu… mi ? Qu’est-ce que… ?

 — Oui c’est moi. Kazumi, ta future épouse.