— Zenjirô, viens me voir.
— Oui maître ?
— Zenjirô, tu es mon plus grand élève. Tu arrives déjà à la fin de ce que je peux t’enseigner. Il me reste une dernière chose à te partager. Je t’ai tout appris concernant le code des samouraïs, maintenant je vais t’apprendre la technique qui vient tout balayer. Une technique interdite qui a des répercussions irrévocables.
— Mais maître… pourquoi me transmettre une telle chose ?
— Les règles sont là pour nous aider. Nous ne vivons pas pour elles. Un jour, cette technique pourrait sauver tout notre village.
— Quand est-ce que je saurais le moment ?
— Quand ton ennemi pensera que tu n’es plus de ce monde.
— Que me permettra-t-elle d'accomplir ?
— Cette technique te redonnera le corps que tu avais un an plus tôt. En contrepartie, tu devras abandonner un bras ou une jambe. Que choisiras-tu ?
Le petit Zenjirô prit un moment de réflexion. Avec le sourire, il lui répondit.
— Je choisirai…
***
Le corps meurtri de Zenjirô, alimenté par l’intention de sauver le village, récita l’incantation interdite que son maître lui avait apprise.
— ZA RIBUTTO !
Cela créa un faisceau lumineux sortant du corps de Zenjirô. Il fît un énorme trou dans la caverne. Laissant la lumière du jour éclairer celle-ci.
Zenjirô se tenait devant la sorcière avec un corps flambant neuf. Il lui manquait seulement son bras droit. Étant gaucher, il avait choisi de perdre cette partie de son corps. Il était confiant sur sa capacité de battre n’importe qui avec un seul bras.
La sorcière, voyant que son bien-aimé allait à l’encontre de ses désirs, entra dans une colère noire.
— Zenjirô… pourquoi ne m’écoutes-tu jamais ?! Laisse-moi te tuer et te transformer en poupée pour qu’on puisse être ensemble pour toujours.
Elle fît apparaître plusieurs dagues autour de Zenjirô avec de multitudes de corbeaux aux becs aiguisés.
— Kazumi, pourquoi vouloir de cette vie ?
Zenjirô se rappela de tous les bons moments qu’il avait passé avec elle. Il s’en voulait de l’avoir laissée détruire le village.
— J’ai vécu 100 ans et je ne veux pas quitter cette Terre. J’ai enfin pû trouver l’amour. Rien ne pourra m'empêcher de te garder auprès de moi à jamais. Personne n’a plus d'importance que toi. J’ai longtemps cherché à remplir cette fontaine de jouvence pour mener à bien mon plan mais tu m’as mis des bâtons dans les roues avec ton sens du service. C’est ce que j’aime chez toi, mais je veux que tu ne vois que moi dans les personnes que tu aides. Moi et moi seule !
— Tu es la sorcière du village. Celle que tous n’ont cessé de me mettre en garde. Je t’ai fait confiance Kazumi. Je voulais te croire car je t’aimais.
— Désolé de te l’apprendre mais tu t’es trompé sur la personne. Je suis honoré de ta loyauté à mon égard. Continue sur cette voie. Je ne peux pas te faire bénéficier de cette fontaine de jouvence, mais si tu deviens ma poupée, nous resterons ensemble pour toujours.
Le jeune samouraï en avait trop entendu. Il ne pouvait plus supporter sa voix. Il se mit en position d’attaque.
— Je pense que je n’ai plus le choix. Cette fois-ci je vais devoir forcer. J’espère que tu me pardonnera Zenjirô.
— Ce n’est pas à moi de demander ça. C’est à tous ces villageois que tu as torturés et tués. Tu vas payer de tes crimes, sorcière.
Il ferma les yeux et se prépara à mettre un terme à toutes ces horreurs. Il se concentra sur la position de tous ses ennemis. Il savait pertinemment que tout se jouerait en une fraction de seconde. Il prépara une attaque ultra rapide et décisive.
La sorcière lança toutes les dagues ainsi que les corbeaux dans toutes les directions pour embrocher le jeune samouraï.
D’un éclair, il dégaina son katana millénaire et d’un geste vif détruit toutes les dagues et corbeaux autour de lui. La sorcière, derrière lui, retenta le même coup par surprise mais Zenjirô, sans hésiter, lui trancha son bras droit.
Criant de souffrance, elle l’injuria de toutes ses forces.
Le jeune samouraï restant de marbre devant la sorcière, prépara son katana pour l’achever.
— Zenjirô… épargne-moi. Disa-t-elle en se transformant en la fille qu’elle était pour duper tout le village.
Le jeune samouraï, ne disant rien, lui trancha la tête d’une telle vitesse qu’elle n’aurait pû avoir le temps de ressentir douleur.
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